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Jannik Sinner: a star is born!

Rolex Paris Masters 2023 (© Antoine Couvercelle)

Commitment and humbleness: two values that Sinner is conveying to italians.

Reflecting on the inaugural ATP Finals in Turin in 2021, Matteo Berrettini emerged as the undisputed tennis luminary, capturing the attention of the Italian sporting scene. Turin, unaccustomed to hosting such a prestigious event, bore witness to quieter streets and less populated squares. Lingering fears and uncertainties from the ongoing pandemic still pervaded the atmosphere. Despite these challenges, tennis enthusiasts eagerly anticipated the chance to witness Berrettini and seven other world-class players grace the streets of Turin. Unfortunately, fate dealt a harsh blow when Berrettini succumbed to injury on the central court of Pala Alpitour during his opening match against Zverev. Tears, both from the player and the fans, marked a poignant moment. Jannik Sinner stepped in as a replacement, but at that juncture, a comparison seemed improbable. Sinner, though greeted with cautious enthusiasm, faced a subtle air of skepticism. Questions lingered about his Italian identity. The disappointment of losing Berrettini early in the tournament overshadowed the realization that Italians were witnessing the rise of a tennis legend.

The subsequent year proved to be a period of transformation and challenges for Sinner. Departing from his lifelong coach, Riccardo Piatti, he entrusted his career to Simone Vagnozzi, later joined by Daren Cahill. A year marked by physical setbacks, Sinner grappled with injuries that forced premature exits from several tournaments: against Cerundolo in the quarters of Miami, against Rublev in the round of 16 at Roland Garros and against Rune in the semifinals in Sofia, and even, to drop out of the Indian Wells Masters 1000. Despite participating in fewer events compared to the previous year, Sinner expressed satisfaction with improved performances in major tournaments: three Slam quarterfinals (Australian Open, Wimbledon, US Open) and the round of 16 at Roland-Garros. However, the Italian public remained cautiously reserved in their support, with no clear emotional attachment to the emerging tennis star.

Riccardo Piatti and Jannik Sinner, Monte Carlo 2021 (© Ray Giubilo)

Surprisingly, an article in the Gazzetta dello Sport revealed that Sinner concluded 2022 as the most searched Italian athlete on Google, indicating a growing eagerness and anticipation among the Italian populace. The year 2023 witnessed a meteoric rise for Jannik Sinner, exceeding all expectations. Finishing the year with 6490 points, Sinner achieved a feat not seen in Italian tennis since 2009, outperforming even illustrious names like Djokovic. These points symbolized 57 victories in 71 matches and culminated in five prestigious titles won: the ATP 250 tournament in Montpellier, the first Masters 1000 in Toronto, two ATP 500 tournaments (Beijing and Vienna) and a Davis Cup that Italy had been waiting for 47 years.

Yet, Sinne’s impact extended beyond statistics. Semifinals at Wimbledon, victories against top-ranked players, and a historic triumph over Djokovic during the Davis Cup semifinal solidified Sinner’s status as a tennis phenomenon. Despite securing the runner-up position in the ATP Finals, Sinner’s accomplishments painted a compelling narrative of success.

Transitioning from the realm of numbers to the emotional aftermath, the eruption of "Sinner Mania" became evident. Turin, typically unresponsive to sports idols, experienced an unprecedented frenzy. Crowds gathered outside the players' hotel, hundreds queued to witness Sinner’s Nike store appearance, and Piazza Castello transformed into a sea of spectators during the opening night. This fervor was unprecedented for an Italian tennis player in a city like Turin.

Jannik Sinner after defeating Novak Djokovic during ATP Finals 2023 (© Ray Giubilo)

The emotional impact extended beyond sports bars, supermarkets, and restaurants, where people of all ages glued themselves to screens, captivated by the spectacle of Sinner’s matches. Conversations about Sinner transcended the usual boundaries, with even non-tennis enthusiasts inquiring about his prowess. Rai1, the first televesion channel in Italy, decided to alter its programming for the Sinner-Djokovic final, something that clearly highlighted the magnitude of the phenomenon.

In a nation where football traditionally dominates, Sinner’s ascent to the world number 4 position marked a seismic shift. His Italian identity, distinct characteristics, and humble demeanor endeared him to a diverse audience. The “Sinner Mania” extended beyond the realm of sports, featuring prominently in advertisements, charity auctions, and even chants at San Siro stadium. The prospect of a Netflix series chronicling The Life of Sinner seemed almost inevitable.

Ultimately, “Sinner Mania” provided a comforting reminder to Italy. At just 22 years old, Jannik Sinner embodied the values of commitment and humbleness, demonstrating that these principles were sufficient for achieving monumental success.

 

Pourquoi le Masters est un tournoi si spécial

Masters 2009
Masters 2009 (© Ray Giubilo)

Créé en 1970, le Masters occupe depuis sa création une place à part dans le calendrier et dans le cœur des fans de tennis du monde entier. Installé à Turin depuis deux ans et jusqu’en 2025 au moins, le tournoi des Maîtres a toujours été un rendez-vous attractif et cela semble être parti pour durer. Mais comment expliquer cette réussite ?

 

  • Parce que le plateau est toujours impressionnant 

Réunissant par définition les huit meilleurs joueurs de la planète, le plateau du Masters est toujours impressionnant. Et il l’est d’autant plus cette année avec, entre autres, la promesse de la première participation de Carlos Alcaraz et Holger Rune. Hormis quelques exceptions récentes comme 2022 (Alcaraz) et 2018 (Nadal et del Potro), les huit meilleurs joueurs du monde répondent toujours présents pour le dernier grand rendez-vous de la saison. La promesse de matchs de grande qualité dès les phases de poules, comme le Tsitsipás-Medvedev en 2022, le Medvedev-Zverev de 2021 ou encore le Nadal-Medvedev de 2019 font que le tournoi sera, dès demain, très suivi. La preuve, l’édition 2023 s’est ouverte par un Sinner-Tsitsipás suivi d’un Djokovic-Rune. Deux affiches qui font saliver les fans de tennis.

 

  • Parce que son format change de la routine 

Depuis son retour en 1986, le format des groupes a définitivement été choisi pour le Masters. C’est en 1972 que la formule actuelle a été utilisée pour la première fois avec huit joueurs divisés en deux groupes. Malgré un petit aparté entre 1982 et 1986 avec un système de matchs à élimination directe et quelques essais à 12 ou 16 participants, l’organisation a décidé de revenir aux phases de poules et la formule n’a plus changé depuis. Faut-il y voir un lien de cause à effet : le format des poules avait même été expérimenté en 2007 dans certains tournois ATP 250 (International Séries à l’époque) comme Adélaïde, Delray Beach ou encore Buenos Aires. Mais sous la pression de certains joueurs de premier plan, cette expérimentation n’avait pas duré.

Mais ce qui plaît encore plus aux fans de tennis, c’est la seconde chance qui est accordée aux joueurs. Le Masters est en effet le seul tournoi du calendrier qui peut permettre à un joueur ayant perdu un match en poule de continuer le tournoi, de sortir des poules et même de soulever le trophée. Mais l’exploit est encore plus grand quand un joueur s’incline en poules face à un adversaire, avant de prendre sa revanche face à celui-ci en finale. Avant 2023 et le succès de Novak Djokovic contre Jannik Sinner, ce cas de figure s’était déjà présenté à 11 fois, dont 3  avec Pete Sampras en 1994, 1996 et 1999. Avant Novak Djokovic, le dernier joueur à l’avoir réalisé fait était Alexander Zverev. Défait en poules par le Sebre 6-4 6-1 en 2018, il l’avait ensuite vaincu en finale quatre jours après sur le score de 6-4 6-3. l’Allemand a réédité l’exploit en 2021. Battu en poules par Daniil Medvedev 6-3 6-7 7-6, il avait réussi à l’emporter en finale cinq jours plus tard sur le score de 6-4 6-4.

 

  • Parce que les changements de villes et de formats participent à accroître son prestige

Avec le Masters, chacun à ses souvenirs. Les plus anciens se souviennent du cadre majestueux du Madison Square Garden qui a accueilli l’événement dans les années 70 et 80, les autres se souviennent de Francfort, de Hanovre et de leurs courts sans couloirs de double dans les années 90, et les plus jeunes se souviennent de l’O² Arena de Londres qui a accueilli l’évènement dans les années 2010. Les fans de double peuvent également regretter les années 1980 et 1990 lorsque le tournoi n’avait pas lieu dans le même ville, et parfois même à des dates différentes du tournoi de simple. Ainsi, les meilleures paires de double ont pu découvrir Johannesburg, Bangalore, Jakarta, Hartford ou encore Eindhoven pendant ces années-là. Le tournoi de double a s’est déroulé au même endroit et simultanément que le tournoi de simple à partir de 2003.

Certains regrettent même, pour des raisons d’équité, que le Masters ne soit pas itinérant, comme il le fut pendant ses premières années. En effet, au début des années 1970, le tournoi s’est joué respectivement à Tokyo, Paris, Barcelone, Boston, Melbourne, Stockholm et Houston avant de poser ses valises au Madison Square Garden de New-York. Pendant cette période, le tournoi s’est joué sur moquette indoor puis sur gazon, puis sur dur indoor avant de revenir, pour une longue période, à la moquette indoor qui était encore fréquemment utilisée à l’époque. Le tournoi s’est donc majoritairement joué en indoor dans son histoire, ce qui a pour conséquence de ne pas voir certains joueurs à l’aise sur terre battue, Wilander et Nadal en tête, à son palmarès. Les plus nostalgiques peuvent également regretter les finales jouées en trois sets gagnants, format en place de 1981 à 2003 puis de 2005 à 2007.

 

  • Parce que les plus grands l’ont (quasiment) tous gagnés 

Comme évoqué précédemment, hormis Wilander, Nadal ou d’autres ex-numéro 1 mondiaux comme Courier, Moya ou encore Ferrero, le Masters a toujours couronné les plus grands joueurs de l’histoire de l’ère Open. Cette année, avec un 7e sacre, Novak Djokovic est devenu seul détenteur du record de titres au Masters. Avec une unité de plus que Roger Federer, et deux par rapport à Pete Sampras et Ivan Lendl. En 53 éditions, le tournoi n’a couronné qu’à 7 fois des joueurs n’ayant, à ce jour, jamais remporté de tournoi du Grand Chelem. Enfin, dernière preuve du prestige de l’épreuve, les vainqueurs du tournois ayant été les moins bien classés à leur apogée ont tous atteint le troisième rang mondial : Daydenko, Nalbandian et Tsitsipás, qui, encore en activité, peut encore sortir de cette liste.

Manchot empereur, une espèce en voie de disparition

Richard Gasquet, Open d'Australie 2021 (© Antoine Couvercelle)

« J’ai dû apprendre à utiliser tous mes coups, savoir choisir celui qu’il faut au bon moment. L’avantage de Marat (Safin), Lleyton (Hewitt) ou Andy (Roddick), c’est qu’ils avaient déjà leurs jeux en place. »

Telle avait été l’analyse de Roger Federer, avec du recul, pour expliquer son éclosion plus tardive que certains rivaux de sa génération, titrés en Grand Chelem et numéros 1 mondiaux avant lui. Lorsqu’on a autant de choix dans son bestiaire, il est parfois difficile de savoir quand lâcher le bon prédateur pour attaquer, ou le chien de garde adéquat pour repousser les offensives adverses. Au point que ça puisse être la jungle sous le crâne, a fortiori avec la pression de la compétition.

Parmi cette faune, le Suisse aux 20 titres du Grand Chelem disposait d’un animal majestueux : le revers à une main. « Pour moi, le revers à une main a toujours été le “classic-shot” du tennis, a déclaré Stéfanos Tsitsipás en conférence de presse du Masters 1000 de Paris-Bercy 2023. Sampras, l’un de mes joueurs favoris, avait un revers à une main. Je regardais aussi Federer quand j’étais petit. » Pour l’anecdote, le Grec a eu besoin d’un peu de temps avant de se décider à imiter ses idoles.

« Enfant, je faisais aussi le revers à deux mains, a-t-il révélé Je changeais chaque jour. Le lundi je faisais à une main, le lendemain à deux mains. Un jour, un des entraîneurs du club m’a dit : “Stef, tu dois choisir maintenant.” Je ne sais plus quel âge j’avais, 8 ou 9 ans. Dans la voiture, en rentrant à la maison avec mon père, j’ai dit : “Tu sais quoi ? Je vais choisir le revers à deux mains.” Dès le lendemain, j’ai joué à un main pour de bon (rires). » Sur le circuit, le surnommé Tsitsi est l’un des derniers « manchots », un espèce en voie de disparition.

Stéfanos Tsitsipás, Paris-Bercy 2023 (© Antoine Couvercelle)

« Pour moi, le revers à une main a toujours été le “classic-shot” du tennis »

La semaine du 30 octobre 2023, le top 100 n’en comptait plus que onze en plus de l’Athénien : Grigor Dimitrov, Lorenzo Musetti, Christopher Eubanks, Daniel Evans, Dusan Lajović, Daniel Atlmaier, Christopher O’Connell, Richard Gasquet et Denis Shapovalov. Dominic Thiem pointant lui au 108e rang. Et surtout, la majorité d’entre eux a le coup droit pour point fort. Si Musetti, 21 printemps, très à l’aise avec cette frappe, a encore de très belles saisons devant lui, les jours sont comptés pour Gasquet et Wawrinka, respectivement 37 et 38 balais. Une fois ces deux artistes du mono-mano à la retraite, un grand vide sera laissé sur le circuit.

Y compris sur le plan esthétique. Certes, ce n’est qu’affaire de sensibilité personnelle. Les revers sautés de Shapovalov et les caramels bien salés – notamment long de ligne avec un effet fuyant vers l’extérieur – de Thiem, qui était devenu très percutant avant sa blessure, ont de la gueule. Mais leur préparation avec le bras directeur toujours tendu a moins de traits racés que les coups de pinceaux de Wawrinka et Gasquet, bras plié à l’amorce, avec plus « d’enroulé » et d’amplitude dans la gestuelle globale.

Pour reprendre le flambeau d’icône de du « classic-shot », Musetti, avec sa technique plus proche de celle du duo franco-suisse, va toutefois devoir franchir encore quelques caps importants. Et produire de sérieuses étincelles pour raviver les flammes du revers à une main frappé, proche d’être réduit en cendres une fois les prénommés Stanislas et Richard tranquillement installés en pantoufle devant leurs cheminées. « Frappé », car, oui, d’autres, comme Dimitrov s’attirent les louanges avec leurs revers. Mais davantage pour leur slice.

Lorenzo Musetti, US Open 2022 (© Antoine Couvercelle)

Gasquet et Wawrinka, les derniers maîtres

« Pour moi, ça a toujours été très naturel de slicer, a confié le Bulgare devant les journalistes à Paris-Bercy en 2023, après sa victoire contre Hubert Hurkacz en quart de finale. Ça a probablement été l’un des premiers coups que j’ai appris à faire. Je pense que ça fonctionne dans beaucoup de conditions différentes, Peu importe la vitesse du court, la hauteur du rebond, le slice aide à préparer un point. Mais ça dépend aussi du joueur que vous affrontez. Le slice n’est pas toujours aussi efficace. »

Parce que l’utilisation à outrance du slice est aussi due à une faiblesse – relative à haut niveau, mais sur laquelle les cadors savent appuyer – du revers à une main frappé. Sans être une arme fatale. Y compris pour des les rois du genre. Dans l’article Sa Majesté le slice, signé Rémi Bourrières et publié dans Courts numéro 11, une statistique est éloquente : seulement  49,1 % de points gagnés par Federer quand il utilisait cet effet ; 51,5 % pour Dimitrov (à l’époque). Si, par exemple, il faut éviter de donner des cartouches à Gasquet et Wawrinka sur leurs revers, il est en revanche de bon aloi d’insister sur celui de Dimitrov.

« Son revers a toujours été son point faible, comparé à son coup droit, avait analysé l’expert tactique Novak Djokovic, avant de battre le natif d’Haskovo en demi-finale à Bercy en 2019. Même s’il a progressé, notamment lors des derniers mois, la plupart des joueurs essayent d’attaquer ce côté vulnérable de son jeu. » Une problématique similaire pour Tsitsipás, seul virtuose du top 10 jouant de son instrument à corde à une main, qui plus est avec un slice de bien moins bonne qualité. Trop souvent plus flottant que rasant.

La nature n’aimant pas le vide, peut-être que d’ici quelques années d’autres phénomènes à une main surgiront. En attendant, profitons des coups de pattes de Stan Wawrinka et Richard Gasquet. Les deux derniers manchots empereurs.

Stan Wawrinka, Roland-Garros 2015 (© Ray Giubilo)

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Tennis Players who swing golf clubs

Andy Roddick à Boca Raton, en Floride, en 2001 (© Art Seitz)

Judging from the number of tennis players taking up golf these days clearly demonstrates just how popular the sport has become amongst players although most are happy to admit that they play golf more as means of escaping from the hustle and bustles of the professional tennis circuit.

Much to the envy of many regular club players, tennis players appear to achieve eye watering low handicaps in the shortest to times while some even achieve a scratch handicap. Then there are those who after retiring from tennis, feel confident to take up professional golf only to discover that reaching top level golf is far harder struggle than first anticipated. Yet this is by no means something recent in tennis; for decades players have frequently swapped rackets for golf clubs enjoying the tranquility of famous golf course around the world. 

As natural athletes it’s little wonder that players take to golf like ducks to water, most never even bother to have lessons yet are relatively low keyed about their achievements. Once, after being asked for his handicap, Rafa Nadal nonchalantly replied , “I think it’s 1.7 but I don’t know what that means!

During his days as a top tennis player, Ivan Lendl often disappeared to  play a relaxing game of golf with chums when in the middle of a tennis tournament even before retiring he became hooked on golf and was determined to make his mark on golf’s pro tour. However, no matter how hard he practiced, he never made  it to top echelons of the sport first playing the in a few low level events and was once invited to compete in the Austrian Open. It was then he realized the unbelievable accuracy needed to reach anywhere near top level golf! However, he still continues to enjoy playing recreational golf. .

Other former players are less ambitious. The “Daddy” of golf Tim Henman who at one stage of his career played both tennis and golf in equal measures, has a better than scratch handicap than most and once shot 69 in Augusta and often be seen competing in pro-am events.

Many of today’s top players spend time hitting golf balls on a golf course  a form of relaxation whenever opportunities arise, some even travel with golf clubs. During the recent Acapulco tournament, the ATP organised  “a long drive contest” where players were invited show off their driving skills. Some who turned up, had never hit a golf ball in their life before yet produced amazing long drives while others with more experience, appeared to have little trouble reaching the 200 yard mark. As to be expected, the overall winner was no other than Sebastian Korda with a 278 yard drive; well Seb’s two older sisters, Nellie and Jessica are both top golfers on the LPGA tour.

Mardy Fish à Vero Beach, en Floride, en 2008 (© Art Seitz)

Regarded as the three Musketeers, Roger Federer, Rafa Nadal and Novak Djokovic have dominated tennis for the past couple of decades, and also boast low handicaps.  Rafa leads the trio with a scratch handicap but then he had already started playing golf as a teenager and once boasting never having had a golf lesson in his life. But beware, he  has an aversion to chatting to chums on the golf course, like tennis, he prefers concentrating on playing. 

Djokovic also frequently swaps tennis rackets for golf clubs and readily admits to finding solace on the golf course. During the Wimbledon season he can often be seen playing local courses, and once casually walked into the club house of a well-established local  club wearing jeans and a baseball hat only to told by the club’s manager that jeans and baseball hats were not permitted inside the club house to which an angry Djokovic turned tail, jumped into his awaiting chauffeured car and left without hitting a ball in anger.

Former tennis brat, John McEnroe, now matured and playing as much golf as he does tennis, was once invited to play at The Richmond  Golf club by former doubles partner, Peter Fleming, a member who also invited the club’s manager to join them as he was  a big McEnroe fan. Despite being a known stickler for club etiquette, he somehow managed to look the other way whenever Mac became incensed either by his play or the number of trees in his way.

Some may not have heard of world number 4, Casper Ruud but he is also an experience golfer. As a youngster he played both with equal passion only by his thirteenth birthday he was compelled to follow in his father’s footsteps, a former professional tennis player and relinquish golf for tennis. Recently the fulfilled a childhood dream and played the tough par 72 Winged Foot course in the States finishing with a commendable score of 77 – and that he achieved between matches during the US Open.

The other surprise player who has emerged with hidden golf talents and now regarded as ATP’s star golfer, is Mardy Fish who is currently attempting to qualify for the US Open (golf Championships), (note to editor, will find out if he qualifies)?  

Other established players who boast low handicaps, are Andy Murray (well he does come from Scotland where most of the best golf courses can be found), he often plays alongside Sky TV tennis presenter Marcus Buckland and Barry Cowan. Another player addicted to golf is American Jack Sock, a former top ten player, and  surprisingly both the Skupski brothers and Dan Evans are single figure golfers.

Watch out Wimbledon, there could be a deluge of tennis players chasing tee times on local courses in and around the days leading up to The Champions!

 

 

Alexander Zverev : « Je pensais que ma carrière était terminée »

Alexander Zverev, quittant le court en béquilles après sa déchirure de la cheville contre Rafael Nadal en demi-finale de Roland-Garros 2022 (Ray Giubilo)

Le 7 novembre 2022, Alexander Zverev chute à la douzième place du classement ATP. Depuis 2017, jamais l’Allemand n’était sorti du top 10. Sa terrible chute en demi-finale de Roland-Garros 2022 l’éloigne des courts pour le reste de la saison. Zverev : Der Unvollendete, un documentaire diffusé sur RTL+, dévoile le quotidien de l’ancien numéro deux mondial pendant cette période douloureuse.

« Il me manque encore deux choses : être numéro un mondial et remporter un titre du Grand Chelem ». Ce sont les premiers mots prononcés par Sascha Zverev lorsqu’il s’assied en face de la caméra. Ces deux rêves étaient à la portée de sa raquette lors de son match contre Rafael Nadal sur le court Philippe-Chatrier. Plus de trois heures durant, l’Allemand égale le niveau de jeu du « Roi de la terre battue ». Ils s’apprêtent à débuter le tie-break du second set, quand tous ses espoirs s’évanouissent : « Ma première pensée était vraiment : ma carrière vient-elle de se terminer ? », se souvient l’Allemand. 

Les dernières images diffusées à la télé sont celles d’Alexander Zverev qui salue l’arbitre de la rencontre en béquilles. Nous le retrouvons quelques jours plus tard à Munich où il apprend que plusieurs ligaments de sa cheville sont déchirés. Néanmoins, l’aspect technique ne l’intéresse pas. Une unique question incessante occupe son esprit : « Je reviendrai à 100% comme avant, n’est-ce pas ? ». Le médecin ne peut lui garantir de tels résultats mais « Sascha » ne lâche pas l’affaire : « Il pose la question encore et encore jusqu’à ce qu’il obtienne la réponse qu’il souhaite entendre », raconte Sophia Thomalla. 

La peur domine les visages du clan Zverev, prisonnier des quatre murs de l’hôpital. Tandis que Mischa se préoccupe de l’état d’esprit de son frère et qu’Alexander senior pense logistique, Sascha s’inquiète d’avoir perdu son tennis pour toujours : « La plupart des gens sont terrorisés par la mort, les serpents, les cambrioleurs […]. Moi, ma plus grande peur est de ne pas réaliser mon rêve d’enfance ». 

Une fois l’opération achevée, l’anxiété laisse place à la détermination. Le médaillé d’or de Tokyo patiente une dizaine de jours avant de se rendre à la salle de gym à Monte-Carlo. Son attèle au pied droit et ses béquilles à la main, obligent son kiné à le porter sur les machines. Même si Sascha Zverev se rend compte du ridicule de la situation, il poursuit ses exercices : « Il y a de nombreuses études qui ont prouvé que lorsque vous entrainez un côté, cela passe directement par le système nerveux vers l’autre. Je garde donc ma jambe gauche complètement en forme ».

Alexander Zverev, au moment de sa blessure à la cheville droite contre Rafael Nadal en demi-finale de Roland-Garros 2022 (Ray Giubilo)

À ces scènes éprouvantes, se mêlent des moments enfantins. Mischa raconte les péripéties de la douche : « La jambe ne doit pas être mouillée mais le petit frère mesure deux mètres et pèse 90 kilos. Bien sûr, c’est moi qui m’y suis collé », tandis qu’Irina baptise la cuisine : « Je vis dans cet appartement depuis deux ans. La cuisinière a été utilisée pour la première fois depuis que ma mère a emménagé », s’amuse Alexander fils. 

Au fil des semaines, la récupération s’intensifie. Le corps se renforce mais le mental résiste. Retrouver confiance en ses appuis après un mois d’immobilisation n’est pas une tâche aisée. De nouveau à la salle de sport, Sascha tente de poser son pied par terre : « Maintenant, je pourrais marcher mais je n’ose pas ». 

Scène après scène, ses efforts portent fruit. Le moment qu’il attendait tant arrive enfin. Le 6 août 2022, le double vainqueur des ATP Finals entre à nouveau sur un court de tennis. Il partage son ressenti face à la caméra : « C’était comme remporter un tournoi, j’ai réussi […]. Je suis là où je devrais être ».  Le travail le plus minutieux peut alors débuter. S’il retrouve vite l’efficacité de ses frappes, les déplacements sur le terrain sont bien plus compliqués : « À chaque pas, à chaque arrêt, à chaque accélération, en avant, en arrière, sur le côté. C’est toujours exactement cet endroit qui est sollicité dans les deux pieds », explique Ulrike von der Groeben. 

Un mois plus tard, Alexander Zverev arrive à Hambourg. Il s’apprête à participer à la Coupe Davis sous le drapeau allemand. Le monde du tennis attend son retour à la compétition avec impatience. Les jours qui précèdent le début du tournoi ne sont pas rassurants. Carlo Thränhardt, le coach fitness de l’équipe, se remémore les premières séances d’entraînement : « On pouvait déjà voir que sa mobilité avec les pieds et les jambes n’était pas optimale ». Malgré cette première alerte, Sascha est décidé à faire son grand retour en Allemagne : « Dans la vidéo tu peux voir que je boite. Tout le monde le savait, sauf moi. J’étais complètement perturbé, je voulais jouer. J’ai été têtu et stupide », se souvient le principal intéressé. 

Le retour de l’Allemand sur le circuit ATP est alors reporté à la saison suivante. Malgré des hauts et des bas durant les premiers mois, son tennis élancé revoit le jour sur l’ocre. Le court Philippe-Chatrier qui a été si cruel avec lui l’an passé, lui sourit lors de l’édition 2023. Un an après sa chute, Alexander Zverev atteint à nouveau les demi-finales de Roland-Garros. Il caresse encore ses rêves du bout des doigts. 

The changing face of Queen’s Club through the eyes of a member

Entering Queen’s Club through the imposing wrought iron gates it’s hard to believe that on this site sits 40 acres of prime land surrounded by residential flats and houses in the middle of affluent West London. Once inside the club’s grounds, the expanse of grass courts are clearly visible as you stroll towards the red brick clubhouse with two artificial grass courts on your right and further two hard courts opposite the clubhouse adjacent to the revered entre Court which is rarely used by members and lies directly in front of the club’s famous Pavilion where members and guests leisurely eat and drinking al fresco during summer months. 

It is these scenes that the hordes of tennis fans who flock to the club each day to watch the cinch Championships are missing. Instead what they see is a sleek well-constructed tournament venue which takes weeks to build and weeks to dismantle where members like myself slowly watch the gnawing disruption of our club’s facilities as soon as the build-up to the tournament begins in late April, and the few weeks after the tournament finishes. You could say members happily tolerate this by having the opportunity to watch first class tennis ‘free’! Naturally, not all members would agree with this statement! 

The worst part of the whole saga is, in my opinion, seeing our lovely club become an ugly building site and also accompanied by constant noisy banging and hammering consistent with a building site. For those crucial weeks it’s almost impossible to sit quietly on the terrace and enjoy a morning coffee or read newspapers while a bevy of yellow clad workmen energetically build stands surrounding Centre Court – time is the essence – and everything has to be completed on time. This year due to three Bank holidays during the month of May, work was allowed to continue daily until seven in the evening.

Carlos Alcaraz, gagnant du Queen's en 2023

  

By the middle of May, indoor facilities are taken away from us as every spare inch of the club is utilized for the tournament excluding the grass courts, they are only off limits once players start to arrive at the club to practice on grass the week before the start of the tournament. Even the club’s bar temporarily closes while the restaurant is taken over for corporate entertainment. However, this year the LTA, owners of the tournament, organised a charity tennis event on the Sunday before the start of the tournament which allowed members to watch ‘free’ but sadly after forty-five minutes it was interrupted by a heavy deluge of much needed rain much to the delight of Graham Kimpton, the club’s much praised head groundman.

It is during this build-up time that is the most difficult to endure for members wanting to use the club’s facilities. Many simply don’t bother to turn up during this period as piles of scaffolding, wooden boards and plastic seating are scattered everywhere and parking limited to only twenty spaces. But it’s this debris that eventually forms the backdrop of the tournament.

For those lucky to have tickets to the cinch Championships, few would have had the privilege of seeing the club as it is used by members. Instead, what immediately catches the eye when entering the club, is the imposing huge and iconic 9,000 seated stadium, and the many large smartly designed corporate entertainment facilities alongside shops and cafes all of which have been specially designed and built for the occasion, and all disappear once the finals are over.

 

To many untrained eyes, these constructions appear almost permanent, and quite sad that all the work and effort that goes into the tournament is eventually removed from the premises. To say the least, members are quite used to tolerating these weeks of disruption but it is difficult to comprehend just how much this affects our regular games of tennis and exercise classes as we all but forced to put up with the club transitioning from a private members club to an open public facility when thousands of tennis fans turn up to watch matches and mill around the club’s grounds. 

As a member I have watched in awe how the tournament’s structure slowly grows from its embryonic chrysalis into a beautifully, well designed butterfly created by expert designers and architects and comparable to an artist’s painting taking shape. 

The actual cost of building the tournament is unknown but these days the financial investment is a lot more than when for example, Rawlings sponsored the event in the 70’s which was followed by the Belgium beer company, Stella Artois who in those early days of sponsorship was an almost unknown brand. Wisely the company spent thousands of pounds upgrading the tournament facilities and was soon to become a household name in the UK. 

No-sooner is the last ball been hit when workmen, already waiting in the wings, start dismantling the site that took the best part of six weeks to build and will take another three to four weeks to pull down before the club transforms itself back into its familiar quiet oasis of a private members club.  

Most members quietly tolerate these disruptions but admittedly restoring the club back to normality is always something everyone looks forward to  – at least for another nine months!

ASICS : à chacun son style (de jeu) !

Novak Djokovic, laçant ses Asics COURT FF3 NOVAK (© Asics)

Attaquant de fond de court, puncheur ou plutôt défenseur, chaque joueur de tennis choisit son propre style de jeu en fonction de ses points forts et de ses points faibles. Face à cette diversité de profils, la marque ASICS a choisi une approche innovante : concevoir spécifiquement un modèle de chaussure pour chaque style de jeu. 

Le tennis est un sport trompeur où la raquette, prolongement du bras, accapare toute l’attention du spectateur au moment de frapper la balle. Pourtant, pour que le bras réussisse son spectacle, les jambes doivent assurer en coulisse. Sans jeu de jambe, pas de placement et sans placement, pas de frappe de balle maîtrisée… D’où l’importance d’être bien dans ses baskets, pour se déplacer en toute confiance, améliorer son placement, sa frappe de balle et, in fine, son niveau de jeu. Le choix des chaussures de tennis constitue la première étape pour enclencher ce cercle vertueux. Mais encore faut-il trouver chaussure à son pied. Fidèle à son esprit d’innovation, la marque japonaise ASICS a donc opté pour une nouvelle approche : guider le choix du joueur en lui proposant la chaussure la plus adaptée son profil et donc à ses déplacements, grâce à trois modèles conçus spécifiquement pour trois styles de jeu. 

 

Gel RESOLUTION 9 : pour les longs échanges de fond de court

Gel RESOLUTION 9 (© Asics)

« Le rose, pourquoi pas ? », telle a été la réaction d’Alex Molčan à propos de la couleur rose bonbon de la collection Roland-Garros de ses Gel RESOLUTION 9. Avec ses chaussures, le joueur slovaque n’est pas passé inaperçu en session de soirée sur le court Philippe-Chatrier de Roland-Garros. Au-delà du style, il a trouvé le modèle idéal pour son jeu de spécialiste de terre battue. « Dans ces chaussures, on a un contact complet avec le sol ce qui assure beaucoup de stabilité. La chaussure est profonde, le pied est bien tenu ce qui me permet de me sentir très en sécurité au niveau de la cheville », détaille-t-il. Avec la technologie DYNAWALLL pour optimiser les déplacements latéraux, la Gel RESOLUTION 9 sied à merveille aux joueurs qui ont plutôt l’habitude de construire leur point lors de longs échanges en fond de court, comme Borna Ćorić. Mais elle peut aussi convenir à des joueurs au profil plus offensif. La preuve, les puncheurs Matteo Berrettini et Arthur Fils l’ont aussi adoptée. 

 

SOLUTION SPEED FF2 : timing et légèreté 

Alex De Minaur, Asics SOLUTION SPEED FF2 aux pieds (© Asics)

« J’ai l’impression de jouer sur un nuage », tels sont les mots de Belinda Bencic pour décrire ses sensations avec la SOLUTION SPEED FF2 aux pieds. Légèreté, vitesse, et confort sont les principaux atouts de cette chaussure qui conviendra bien aux joueurs et aux joueusesF portés vers l’offensive. Adepte des prises de balle précoce, David Goffin brille par son timing et sa capacité à couper les trajectoires adverses. Et la SOLUTION SPEED FF2 est un allié précieux. « Avec mon style de jeu, le jeu de jambe est une des clés de ma réussite. Car mon jeu consiste à prendre la balle tôt et à jouer vite », explique le Belge, grand adepte de ce modèle tout comme l’Australien Alex de Minaur, un des joueurs les plus rapides du circuit. Le secret de la légèreté réside en partie dans cette semelle extérieure en deux parties. Le confort, lui, résulte de la combinaison parfaite des mousses ASICS FLYTEFOAM et FLYTEFOAM Propel sur toute la longueur de la semelle intermédiaire. 

À Paris, les joueurs et les joueuses ASICS ont arboré la collection Roland-Garros de ce modèle avec des couleurs « flashy » mises en valeur par l’ocre de la terre battue : le rose pour les hommes et le vert fluo pour les dames, comme la française Diane Parry, une autre adepte de la SOLUTION SPEED FF2. « Elle est très légère et plus flexible que les autres modèles. Je me suis senti très bien. En plus j’adore les couleur flashy », s’est quant à lui réjoui Corentin Moutet, tout heureux d’avoir lui aussi trouvé chaussure à son pied. 

 

Court FF Novak 3 : pour Novak… et pour les autres !

Novak Djokovic, avec ses Asics COURT FF3 NOVAK (© Asics)

La Court FF 3 = la combinaison parfaite de stabilité et flexibilité pour le joueur polyvalent (si ce n’était que de la stabilité pour des appuis puissants lors de mouvements latéraux ce serait la Gel Résolution 9).

Si la Court FF 3 Novak a été conçue spécialement pour Novak Djokovic, elle s’adresse tout autant aux joueurs moins chevronnés. L’homme aux 22 titres du Grand Chelem avait activement participé à la création de la première FF Novak, et challengé les ingénieurs pour avoir une chaussure qui s’adapte parfaitement à son style de jeu unique. Principe fondamental de la marque, le « Kaizen » (l’amélioration perpétuelle en japonais) a été appliqué à ce modèle phare pour concevoir la troisième et dernière version, la Court FF Novak 3. « J’ai eu un déclic en regardant Novak à l’Open d’Australie. J’ai entendu le son de l’impact des ses chaussures sur certains appuis. Je me suis rendu compte qu’il était primordial d’amortir cet impact en changeant la structure de la chaussure, tout en garantissant un replacement rapide. En parlant avec Novak, nous avons compris l’importance d’optimiser ce premier pas de replacement », raconte l’ingénieur Tatsuta Ishikawa. Ainsi est née la Court FF Novak 3.

Ce modèle s’adresse aux joueurs qui, comme Novak Djokovic, sont à la recherche d’appuis stables pour optimiser leur puissance au service et dans les échanges. En augmentant la zone de contact de la semelle extérieur, la chaussure crée une suspension plus stable. Et qui dit meilleurs appuis dit meilleur « swing » et donc gain de puissance… Cette chaussure se démarque aussi par sa semelle extérieure innovante en trois parties, taillée pour les joueurs ultra mobiles sur le court, comme Novak Djokovic qui brille par son élasticité hors-norme. « J’ai une façon de bouger sur le court qui est très dynamique et agressive, je glisse beaucoup. Cette technologie me donne de la stabilité et de l’équilibre pendant la glissade, mais aussi au moment de repartir », se félicite-t-il tout en se gardant bien de conseiller aux joueurs amateurs d’imiter ses acrobaties…

Noah, 1983 : le travail d’une vie

40 ans. Depuis son sacre à Roland-Garros en 1983, Yannick Noah est toujours l’unique français vainqueur d’un simple messieurs en Grand Chelem dans l’ère Open. L’occasion pour lui de raconter, dans un livre écrit avec Antoine Benneteau, son histoire. Celle tracée avec ses amis de toujours, pour traverser de grands moments de doutes et de joies, le racisme ordinaire, aussi, jusqu’à devenir hors du commun. Et unique dans l’histoire du tennis masculin tricolore. Parce qu’il a travaillé comme un acharné pour y arriver.

« Il (Mats Wilander, ndlr) m’a dit un jour que je lui devais tout : “Si j’avais fait l’inverse, c’est-à-dire gagné contre toi et perdu contre Leconte en 1988 (en finale de Roland-Garros, ndlr), tu serais à la rue, en fait. Tu ferais moins le malin, hein ?” C’est vrai, mais ça ne s’est pas passé comme ça… (rires) »

Dans 1983, écrit avec Antoine Benneteau et publié pour les 40 ans de sa victoire à Roland-Garros, Yannick Noah a livré cette anecdote de pensée uchronique. Une citation entrée dans la légende de tout ce qui a entouré son titre à Paris, glané face à Mats Wilander. Et comme dans toute belle histoire, le vrai s’est parfois mélangé au romancé. « Je connais cette rumeur (la citation, ndlr), mais ce n’est pas de moi, a déclaré le Suédois à GQ en 2016. Enfin je ne crois pas. Je crois que c’est Henri (Leconte, ndlr) qui colporte ça, mais bon… Ceci dit, ça reste une question intéressante. » Ce qui est sûr, pour faire dans le poncif, c’est que ce succès a totalement mis la vie de Noah sur une autre chemin.

Un voie qu’il n’a pas prise par hasard, au détour d’une promenade. Non. Il l’a tracée lui-même. Dès son enfance. En travaillant plus dur que les autres. Né à Sedan avant de grandir au Cameroun, pays natal de son paternel, à partir de ses 2 ans, le surnommé « Yann’ » est revenu en France à 12 printemps. Grâce à l’œil aiguisé du monument Arthur Ashe, qui, lors d’une tournée d’exhibitions en Afrique, est passé par Yaoundé en février 1971. « Arthur était très surpris de voir un petit métis jouer au tennis, parce qu’en fait tous les gamins qui jouaient à l’époque étaient blancs, s’est remémoré Noah dans son livre. J’étais le plus petit des participants. : les autres devaient avoir 15, 16 ans, et moi je n’avais pas plus de 11 ans. »

« Quand j’arrive sur le court, je l’entends qui dit : “Hé ! Le petit, il faut qu’il joue, là, a-t-il continué. Comme je touchais ma bille, dès que j’ai tapé ma première balle, les gens se sont mis à hurler. Arthur était tellement heureux : il avait découvert un môme en Afrique ! Je termine l’exhibition, et là, il me file sa raquette. À l’époque, la Head Arthur Ashe, c’était deux mois de salaire de mes parents. » Le lendemain, le petit Yannick, accompagné par son père, a filé à l’aéroport pour dire au revoir à son idole : « “Encore toi !” Il a attrapé le poster et a écrit : “To Yannick, I hope to see one day in Wimbledon”. » Sept ans plus tard, le « môme » jouait Wimbledon en double associé à son héros. Celui qui l’avait recommandé à Philippe Chatrier, alors président de la Fédération français de tennis, après sa visite au Cameroun.

Arthur Ashe (à gauche) et Yannick Noah à Wimbledon (© Art Seitz)

« Je me suis fixé un objectif : “Un jour, Sylvie, elle va me voir. Il faut que je me défonce.” »

Entraîné au tennis-études de Nice, le très jeune Noah a vite fait forte impression. « Patrice Beust (alors responsable du tennis-études de Nice, ndlr) m’avait prévenu : “Tu vas voir, Yannick est incroyable parce qu’il veut tout le temps jouer”, n’a pas oublié Patrice Hagelauer, devenu ensuite le coach de Noah à partir 1977, jusqu’en 1989 et son remplacement par Dennis Ralston… l’ancien entraîneur d’Ashe. “Tu termines le soir, à la nuit tombée, tu pars pour le vestiaire et lui, il est encore sur le court, il fait des services.” C’est aussi ce que j’ai constaté, je ne le forçais à rien, mais chaque fois qu’on terminait les séances, il continuait à s’entraîner. C’est un trait de caractère que j’ai pu noter très tôt, et qui a perduré tout au long de sa carrière : durant les tournois, en tournée, partout, tout le temps, il s’entraînait. Yannick était toujours le premier sur terrain et le dernier à le quitter. il voulait y arriver et faisait tout pour. »

En plus de ses ambitions de joueur de tennis, Noah a toujours su se trouver des motivations supplémentaires. Être remarqué des femmes, par exemple, comme il l’a plusieurs fois confié au cours de diverses interviews. En commençant par les filles, lors de ses jeunes années en Côte d’Azur. « Il y avait cette fille qui était inscrite au club, n’a-t-il pas oublié. Elle était trop belle pour moi, et j’étais hyper timide. Alors je me suis fixé un objectif : “Un jour, Sylvie, elle va me voir. Il faut que je me défonce.” Je me suis mis à m’entraîner tout le temps : le week-end, pendant que les autres étaient avec leurs parents ; le matin, en me levant plus tôt et en travaillant mon service tout seul pendant 45 minutes. Je me planquais pour qu’on ne me voie pas. Pareil : deux footings étaient programmés par semaine ; moi, en douce, quand la séance était terminée, j’allais courir. À la fin de la semaine, je m’étais entraîné environ 12 heures de plus que les autres. »

Service et physique, deux de ses points forts majeurs au cours de sa carrière. Tout sauf un hasard, et un peu grâce à Sylvie. « [Et un] jour, j’ai demandé à Sylvie si elle voulait jouer le mixte avec moi, a-t-il écrit. Elle a accepté. C’était cool. La motivation, on ne sait jamais d’où ça vient. Souvent tu joues pour faire plaisir à tes parents ou ne pas les décevoir. Et un jour, tu as envie d’exister. » Avant ces 20 ans, Noah a acheté « une maison dans l’Essonne avec un peu de terrain » pour « [s]’éloigner de Paris et tous ses pièges. » « Je me suis fait construire un court de tennis, une salle de gym, a-t-il détaillé. Personne ne faisait ça à l’époque. » La bâtisse en pierre, située à Nainville-les-Roches, est devenue son camp de base. Notamment avant Roland-Garros 1983.

Yannick Noah, dans les bras de son père, Zacharie, après son titre à Roland-Garros en 1983 (© Art Seitz)

« Franchement, je pense que, physiquement, ce n’était pas possible de faire ce qu’il a fait. » – Patrice Hagelauer, coach de Yannick Noah

« À l’entraînement, les efforts qu’il a fournis, c’était incroyable, a révélé Patrice Hagelauer pour les besoins du bouquin. Physiquement, il se donnait à fond. Quand on rentrait des entraînements, le soir, vers 17h30, 18 heures, il allait courir avec ses deux chiens encore une demi-heure, trois quarts d’heure, parfois même plus, dans les champs, comme ça. Puis il enchaînait avec des exercices physiques, des étirements. Ensuite, il s’enfermait dans le sauna. (…) Franchement, je pense que, physiquement, ce n’était pas possible de faire ce qu’il a fait. C’était impossible. Et très risqué. (…) Je n’avais qu’une peur, c‘était qu’il se blesse. (…) Alors, parfois, j’y allais mollo. Et Yann s’en rendait compte : “Mais qu’est-ce que t’as ? Fais-moi des lobs plus hauts, plus difficiles !” »

Comme à tout être humain, il est parfois arrivé à Noah de « déconner ». Même les machines ne sont pas infaillibles. Le 30 mars 1983, alors qu’il devait affronter Manuel Orantes à Monte-Carlo, Noah est sorti festoyer. Au point de rentrer à 5 heures du matin. « Ça va, je joue le vieil Espagnol, je vais lui mettre une branlée », croyait-il. Mais non. Défaite 2-6, 7-6, 6-3. Hagelauer en a été furibard. Non pas pour la défaite, mais par rapport aux objectifs et à la rigueur fixés en vue de RG. « On ne s’est pas engueulé, je me suis fait engueuler, a raconté Noah. Il avait raison. On avait commencé à se préparer (pour Roland-Garros) et à Monte-Carlo, j’ai déconné. (…) C’est drôle comme parfois des problèmes peuvent devenir des opportunités. Je pense que ça a été une vraie piqûre de rappel : non seulement j’avais déconné, mais en plus je risquais de perdre mon pote entraîneur. On était à deux dans ce projet et je le plantais. »

« C’est à ce moment-là, après la déconnade et l’engueulade qui a suivi, que j’ai fait ce que je n’avais jamais fait de ma vie, à savoir penser à un objectif, Roland-Garros, deux mois avant et tout le temps, a-t-il ajouté. Et je ne l’ai plus jamais fait après ! » Parce qu’après avoir gravi les sept marches de son ascension vers la gloire à « Roland », Noah avait atteint tous ses objectifs. « Gagner n’était plus une obsession, a-t-il expliqué. Une fois que tu as la bagnole qui va bien, une fois que t’as offert la bagnole à Hagel’, une fois que tu as offert une maison à ta mère, une fois que tu as gagné pour toutes ces raisons, pourquoi tu te réveilles le matin ? » Si dans certains pays, comme les États-Unis, la Suède, l’Australie ou encore la République tchèque, il fallait remporter plusieurs titres du Grand Chelem pour devenir le meilleur de l’histoire dans l’ère Open, en France, ce que le grand « Yann » avait accompli faisait déjà de lui le meilleur.

« Pour me faire un nom, devenir 10e mondial, c’était suffisant, a analysé, toujours dans le livre, celui qui s’est hissé jusqu’au 3e rang, en 1986. Il fallait que je batte Tulasne et Leconte, pas pareil (que dans d’autres pays, ndlr)… Quand j’ai gagné Roland, j’étais le dieu de la France. C’est cool, mais ce n’est pas facile d’aller t’entraîner quand tout le monde t’applaudit alors que toi, à l’intérieur, tu sais qu’aujourd’hui tu n’as pas assuré. C’était vraiment épuisant à l’intérieur. » Et aujourd’hui encore, quatre décennies plus tard, on continue de l’applaudir. Parce qu’il le mérite.

La « Carlosmania » s’invite à Paris

© Babolat

Le jeudi 25 mai, Babolat organise un événement insolite au Lagardère Racing Club pour promouvoir sa nouvelle gamme de raquettes dédiée aux très jeunes joueurs. Une trentaine d’enfants a eu la chance d’échanger des balles avec Dominic Thiem et Carlos Alcaraz, mais aussi d’être conseillés par Toni Nadal. 

Il est 15h30 au cœur du Bois de Boulogne. Au-dessus du Lagardère Racing Club, le ciel est bleu et le soleil scintille. Les tribunes du court central se remplissent à une vitesse folle. Adultes, adolescents, enfants. Tous se ruent sur les sièges disponibles autour du terrain encore vide. Pour l’instant, il n’est occupé que par du matériel de tennis : raquettes de toutes les couleurs, sacs, balles, cordages… Un groupe d’enfants, vêtu de Babolat de la tête aux pieds pour l’occasion, entre alors sur le court. Chacun choisi une raquette avant de se regrouper pour écouter les instructions. Lorsqu’on leur annonce que des joueurs professionnels sont sur le point d’arriver, les enfants se regardent et s’exclament. 

À l’écart de la foule, des groupes de jeunes déambulent dans les allées. Ils observent les différents courts et interrogent l’équipe Babolat : « Carlos Alcaraz viendra vraiment ? », « Sur quel court jouera Carlos vous pensez ? », « Vous savez à quelle heure Carlos Alcaraz arrivera ? » Les questions se multiplient au sujet du jeune prodige espagnol. 

Dans les gradins, l’enthousiasme n’est pas moindre. L’échauffement des enfants ne passionne pas le public. Tandis que les heureux sélectionnés frappent des coups droits et des revers, les spectateurs se questionnent sur l’arrivée des joueurs. Certains débattent sur les horaires : « C’est normal qu’ils soient en retard, ils préparent Roland-Garros » ; d’autres se réjouissent du moment qu’ils s’apprêtent à vivre. Un père tout souriant, assied ses deux enfants sur ses genoux. Il sort son téléphone avec une image de Carlos Alcaraz croquant le trophée de l’US Open. « Lui, c’est le numéro un mondial. Vous allez le voir tout à l’heure », dit-il en pointant du doigt le joueur de tout juste 20 ans. 

Après une quinzaine de minutes d’échauffement, les enfants s’arrêtent. On leur annonce alors l’arrivée de Toni Nadal. Ce dernier entre sur le court vêtu d’un polo et d’un survêtement bleu marine de la Rafa Nadal Academy. Il profite des questions de l’équipe Babolat pour taquiner son neveu : « Pour gagner un match de tennis aujourd’hui, il faut frapper la balle le plus fort possible et avoir une bonne technique. Surtout, n’imitez pas Rafael [Nadal], qui fait des choses trop compliquées ». Les enfants rient puis assaillent Toni de questions. Ce dernier sourit et rappelle son mantra : « La seule chose qui permet de gagner est le travail, pas le talent ».

© Babolat

Ce premier moment d’extase pour les enfants est suivi de longues minutes d’attente. Ils vident le court central pour aller courir. Tandis que l’oncle de Rafa discute avec les entraineurs du Lagardère Racing Club, le public se tait. Malgré le silence, l’excitation des spectateurs est bien palpable. Les têtes se tournent, les jambes s’étirent. Chacun attend de voir apparaitre le plus jeune numéro un mondial de l’histoire du tennis. 

Soudain, un brouhaha émane de la foule. Dominic Thiem et Carlos Alcaraz entrent sur le court. Les enfants restent bouche bée ; le public s’empresse de filmer ce moment unique. Les deux joueurs, sourire aux lèvres, frappent dans les mains des petits fans qui les entourent. L’Espagnol reste sur le central avec une partie des enfants tandis que l’ancien numéro trois mondial part sur le second court avec les autres. Le public ne se déplace pas. 

L’Autrichien joue avec une petite dizaine d’enfants à l’abri des regards. Seuls quelques membres de l’équipe Babolat et de rares fans l’ont suivi. Situé au milieu du court, il renvoie les balles frappées par ses jeunes adversaires. Dès que l’un des enfants joue un beau coup, il crie « Bravo ! ». 

Dans les tribunes du court central, l’ambiance est excitante. Les spectateurs s’imaginent à un match de tennis professionnel. Carlos échange des balles avec une fillette d’une dizaine d’années. À chaque coup réussi, le public s’émerveille. Le jeune espagnol profite du moment présent. Son sourire ne quitte jamais ses lèvres. Dès qu’un enfant frappe un coup gagnant, il s’esclaffe de rire et le félicite. 

© Babolat

Les deux champions finissent par jouer côte à côte sur le central. Les enfants défilent de l’autre côté du terrain. Ces derniers essayent de remporter le point tandis que les deux joueurs renvoient les balles avec douceur. Hannah, 9 ans, raconte : « C’est incroyable car c’est la première fois que je joue avec des grands joueurs. En plus, j’ai renvoyé pas mal de balles, j’ai carrément gagné le point ». Le public, excité de voir ces stars d’aussi près, en profite pour les acclamer. Des « Carlitos ! » et « Domi ! » s’échappent des gradins. Quelques enfants émerveillés parviennent même à démarrer des chants et des holàs. 

Chaque spectateur quitte les tribunes avec un air enjoué tandis que Carlos, Dominic et l’oncle Toni répondent aux questions des quelques journalistes présents. Peu importe l’interlocuteur, les interrogations à propos du numéro un mondial dominent. L’Autrichien l’annonce comme net favori à Roland-Garros tandis que le directeur de la Rafa Nadal Academy hésite avec Novak Djokovic : « Quand on est numéro un mondial, qu’on a gagné à Madrid, qu’on a gagné à Barcelone, on est favori. Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui peuvent battre Carlos – ce n’est pas facile. Je crois qu’il est favori avec Djokovic ». 

Comme à son habitude, le principal intéressé est demeuré modeste. Lorsqu’on lui demande comment il appréhende son statut de favori à Roland-Garros, il répond tout simplement : « Je ne pense pas être le favori. Une longue liste de joueurs, dont je fais partie, peuvent gagner le tournoi. Je vais essayer de m’amuser et de ne pas trop penser au titre. Je veux montrer mon meilleur tennis ».

À l’issue de cet après-midi ensoleillé, les spectateurs rentrent chez eux et les professionnels retournent Porte d’Auteuil. Le Grand Chelem n’avait pas encore commencé ; les espoirs étaient encore grands. Après trois jours de tournoi, Dominic Thiem et Félix Auger-Aliassime, l’élève de Toni Nadal, ont été éliminés. Pour le plus grand bonheur de ses supporters, Carlos Alcaraz, quant à lui, poursuit sa quête d’un deuxième titre en Majeur.

© Babolat

Feliciano López et sa boîte magique

© Nacho Martinez Castejon, CC BY -SA 2.0

C’est l’une des cathédrales de la terre battue, le tournoi qui emmène sur les hauteurs de Madrid avant de redescendre dans la capitale parisienne pour disputer Roland-Garros. Le Mutua Madrid Open est même fantasmé par Feliciano López, le directeur du tournoi, pour devenir le futur cinquième Grand Chelem. 

Pour cela, il faut remplir des conditions féeriques. Depuis quelques années, on assiste à plus de 657 mètres d’altitude au grand spectacle promis. À bout de forces, dans une ambiance ibérique à couper le souffle, le temps s’arrête et la magie prend place. 

En coulisse du tournoi madrilène, on retrouve Feliciano López tant bien avec une raquette au bout de sa main, qu’une cravate autour du cou. Mais pour sa dernière danse, il n’emmène pas avec lui la raquette sur le court et garde simplement son costume de directeur. Son plan est de mettre le tournoi au-dessus de tout, et jouer la vedette cette fois-ci ne lui donne pas envie. 

« Il était plus important de pouvoir travailler que de prendre un bain de foule, dont je n’ai pas besoin et dont je n’ai pas envie non plus. La chose la plus cohérente à faire était de travailler pour le tournoi avec le changement de format. Il y a beaucoup de défis à relever. » 

Bien sûr, si Feliciano López donne tant d’importance à son rôle de directeur, cela s’explique par un projet de plus en plus grandissant, avec des améliorations chaque année, pour atteindre le rêve im-possible d’amener Madrid à la hauteur de Roland-Garros et de toutes les autres levées du Grand Chelem. 

On évoque ici un tournoi qui, en 2025, prendra une toute autre envergure, qui s’immiscera sûrement à l’échelle du mythique Indian Wells, avec la sortie de terre d’un nouveau court d’une capacité intérieur de 10 000 places. De quoi pouvoir offrir deux matchs en simultané sur deux grands courts. 

Car pour un tournoi qui accueille en même temps un ATP Masters 1000 et un WTA 1000, il faut être au niveau. 

Mais qui dit évolution, amène sur la table le sujet d’une vraie volonté et demande de faire passer ce tournoi se jouant durant deux semaines (rares pour un Master 1000) à l’échelon Grand Chelem, utopique. 

Feliciano López , joueur-directeur unique 

Rares sont les joueurs à endosser un double costume de joueur et de directeur de tournoi. Feliciano López est d’ailleurs le seul tennisman en activité à diriger un évènement d’un statut aussi élevé qu’un Master 1000. À un échelon un peu plus bas, on retrouve, le français Jérémy Chardy, directeur du Challenger Terega Open Pau-Pyrénées. 

Avant d’atteindre cette place de choix dans la capitale, Feliciano López a rendu d’autres services au pays en glanant quatre Coupe Davis et, sur le plan individuel, deux titres importants sur l’herbe du Queen’s, son tournoi coup de cœur.

L’homme aux allures d’un bad boy a toujours été remarqué par son style unique en dehors comme sur le court. Gaucher, au revers à une main, il a aussi été propulsé sur le devant de la scène dans le monde de la mode, pour s’éclater loin du tennis. 

Dans les derniers moments de sa carrière, le spécialiste sur gazon voit la fin du chapitre arriver au bout de son nez. Lui qui a choisi ce moment pour essayer d’avoir le moins de coups de mou possible en repoussant ses limites jusqu’au bout du jeu. Le voici face à l’affrontement le plus difficile du sportif, l’éternel abîme. Pour son grand mérite, on parle d’un athlète d’une longévité record, qui a concouru longtemps sur le circuit professionnel, plus de 20 ans, et cela sans blessure sérieuse. 

© MArianne Bevis, CC BY -ND 2.0

En bonne transition, sûr de lui, sa position de directeur du tournoi l’aide à voir d’un bon augure les futurs défis du tournoi madrilène qui a conquis la ville, les entreprises et les institutions de prendre part à cet événement. En partie grâce au travail de Ion Țiriac, révolutionnaire dans le monde de la petite balle jaune. 

« Les fans attendent le mois de mai pour venir voir le tennis. Sans oublier que la mairie et tous les sponsors, à commencer par Mutua Madrileña et Damm, ont placé le tournoi à un niveau brutal, comparable à celui d’Indian Wells. Et Madrid a le thème social, toutes les entreprises d’Espagne veulent participer à l’événement. » – F.López 

Plein d’ambitions, il sait que sa comparaison avec Indian Wells sera plus réaliste en 2025 car Madrid aura les capacités d’un tournoi d’une telle envergure. Tout en incluant les mesures propres en matière de développement durable avec les défis énergétiques sans oublier l’orientation vers l’axe nord-sud, pour profiter du soleil sans subir les jeux d’ombres. 

L’évolution du nouveau terrain de jeu de Feliciano Lopez, le Master de Madrid. 

Débuté en 2002, ce tournoi, se disputait au départ en indoor à la Madrid Arena. À cette époque, aucune femme ne foulait ces courts. Deux décennies plus tard, le Mutua Madrid Open qui atteindra sa 21e édition en 2023 a bien participé à l’exposition du tennis espagnol, représenté par la génération Nadal et aujourd’hui par celle d’Alcaraz. 

C’est en 2009 que ce Masters 1000 a changera de dimension et prendra place à la célèbre Caja Mágica pour se disputer sur terre battue. Les rendez-vous à Madrid se feront dorénavant fin avril et plus en octobre, avec l’intégration du tournoi féminin. Cette première édition sera marquée par un Fedal qui tournera à l’avantage du Suisse. 

Mais il faudra peu de temps pour que le fantasque personnage du tennis, Ion Țiriac, propriétaire du tournoi, impose sa folie et offre l’édition 2012 sur une terre battue d’un tout autre type, la fameuse terre bleue de Madrid. Sans rapport avec la période bleue de Pablo Picasso, c’était un coup médiatique énorme qui aura beaucoup fait parler. Țiriac se défendait que cela devait permettre au public de mieux distinguer la balle, « una tontería », cela était surtout en référence au logo du sponsor Mutua Madrileña, pourvu de bleu. Sur le plan sportif, ce fut un échec et les joueurs, trouvant la surface trop glissante, s’en sont beaucoup plaints. Heureusement le retour à la norme s’est fait dès l’année suivante.

C’est à partir de 2019 que Feliciano López prend les commandes en tant que directeur du tournoi, après avoir appris aux côtés de Manolo Santana, figure du tennis espagnol des années 60. 

Mais c’est en 2021, que le tournoi, après s’être aguerri, à changer de dimension en instaurant deux semaines de luttes pour s’arracher le trophée Areté qui signifie en grec l’excellence dans le sens d’agir avec succès, de parler et de penser. 

À Madrid, rien n’est limité et tout est une question d’oser, pour atteindre son succès. La Caja Mágica, conçue par l’architecte français Dominique Perrault et qui se traduit par « la boîte magique », à tout pour suivre ce destin. 

« L’idée était d’avoir un tournoi le plus ressemblant possible à un Grand Chelem et je crois qu’on y arrive. L’ATP s’en est rendu compte que les Masters 1000 de deux semaines sont les bijoux de la couronne. C’est la plus grande étape que nous avons faite en tant que tournoi et la suivante est de continuer à grandir. » – F.López 

Rien ne devrait arrêter l’ambition et la folie de Feliciano López dans cette quête de créer un nouveau Majeur. Cela ne fonctionnera peut-être pas, mais la Caja Mágica ne cesse de grandir. Passé d’un tournoi de 56 à 96 joueurs et de 8 à 12 jours de compétitions, cela ressemble de plus en plus à un tournoi du Grand Chelem.