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Pourquoi le Masters est un tournoi si spécial

Masters 2009
Masters 2009 (© Ray Giubilo)

Créé en 1970, le Masters occupe depuis sa création une place à part dans le calendrier et dans le cœur des fans de tennis du monde entier. Installé à Turin depuis deux ans et jusqu’en 2025 au moins, le tournoi des Maîtres a toujours été un rendez-vous attractif et cela semble être parti pour durer. Mais comment expliquer cette réussite ?

 

  • Parce que le plateau est toujours impressionnant 

Réunissant par définition les huit meilleurs joueurs de la planète, le plateau du Masters est toujours impressionnant. Et il l’est d’autant plus cette année avec, entre autres, la promesse de la première participation de Carlos Alcaraz et Holger Rune. Hormis quelques exceptions récentes comme 2022 (Alcaraz) et 2018 (Nadal et del Potro), les huit meilleurs joueurs du monde répondent toujours présents pour le dernier grand rendez-vous de la saison. La promesse de matchs de grande qualité dès les phases de poules, comme le Tsitsipás-Medvedev en 2022, le Medvedev-Zverev de 2021 ou encore le Nadal-Medvedev de 2019 font que le tournoi sera, dès demain, très suivi. La preuve, l’édition 2023 s’est ouverte par un Sinner-Tsitsipás suivi d’un Djokovic-Rune. Deux affiches qui font saliver les fans de tennis.

 

  • Parce que son format change de la routine 

Depuis son retour en 1986, le format des groupes a définitivement été choisi pour le Masters. C’est en 1972 que la formule actuelle a été utilisée pour la première fois avec huit joueurs divisés en deux groupes. Malgré un petit aparté entre 1982 et 1986 avec un système de matchs à élimination directe et quelques essais à 12 ou 16 participants, l’organisation a décidé de revenir aux phases de poules et la formule n’a plus changé depuis. Faut-il y voir un lien de cause à effet : le format des poules avait même été expérimenté en 2007 dans certains tournois ATP 250 (International Séries à l’époque) comme Adélaïde, Delray Beach ou encore Buenos Aires. Mais sous la pression de certains joueurs de premier plan, cette expérimentation n’avait pas duré.

Mais ce qui plaît encore plus aux fans de tennis, c’est la seconde chance qui est accordée aux joueurs. Le Masters est en effet le seul tournoi du calendrier qui peut permettre à un joueur ayant perdu un match en poule de continuer le tournoi, de sortir des poules et même de soulever le trophée. Mais l’exploit est encore plus grand quand un joueur s’incline en poules face à un adversaire, avant de prendre sa revanche face à celui-ci en finale. Avant 2023 et le succès de Novak Djokovic contre Jannik Sinner, ce cas de figure s’était déjà présenté à 11 fois, dont 3  avec Pete Sampras en 1994, 1996 et 1999. Avant Novak Djokovic, le dernier joueur à l’avoir réalisé fait était Alexander Zverev. Défait en poules par le Sebre 6-4 6-1 en 2018, il l’avait ensuite vaincu en finale quatre jours après sur le score de 6-4 6-3. l’Allemand a réédité l’exploit en 2021. Battu en poules par Daniil Medvedev 6-3 6-7 7-6, il avait réussi à l’emporter en finale cinq jours plus tard sur le score de 6-4 6-4.

 

  • Parce que les changements de villes et de formats participent à accroître son prestige

Avec le Masters, chacun à ses souvenirs. Les plus anciens se souviennent du cadre majestueux du Madison Square Garden qui a accueilli l’événement dans les années 70 et 80, les autres se souviennent de Francfort, de Hanovre et de leurs courts sans couloirs de double dans les années 90, et les plus jeunes se souviennent de l’O² Arena de Londres qui a accueilli l’évènement dans les années 2010. Les fans de double peuvent également regretter les années 1980 et 1990 lorsque le tournoi n’avait pas lieu dans le même ville, et parfois même à des dates différentes du tournoi de simple. Ainsi, les meilleures paires de double ont pu découvrir Johannesburg, Bangalore, Jakarta, Hartford ou encore Eindhoven pendant ces années-là. Le tournoi de double a s’est déroulé au même endroit et simultanément que le tournoi de simple à partir de 2003.

Certains regrettent même, pour des raisons d’équité, que le Masters ne soit pas itinérant, comme il le fut pendant ses premières années. En effet, au début des années 1970, le tournoi s’est joué respectivement à Tokyo, Paris, Barcelone, Boston, Melbourne, Stockholm et Houston avant de poser ses valises au Madison Square Garden de New-York. Pendant cette période, le tournoi s’est joué sur moquette indoor puis sur gazon, puis sur dur indoor avant de revenir, pour une longue période, à la moquette indoor qui était encore fréquemment utilisée à l’époque. Le tournoi s’est donc majoritairement joué en indoor dans son histoire, ce qui a pour conséquence de ne pas voir certains joueurs à l’aise sur terre battue, Wilander et Nadal en tête, à son palmarès. Les plus nostalgiques peuvent également regretter les finales jouées en trois sets gagnants, format en place de 1981 à 2003 puis de 2005 à 2007.

 

  • Parce que les plus grands l’ont (quasiment) tous gagnés 

Comme évoqué précédemment, hormis Wilander, Nadal ou d’autres ex-numéro 1 mondiaux comme Courier, Moya ou encore Ferrero, le Masters a toujours couronné les plus grands joueurs de l’histoire de l’ère Open. Cette année, avec un 7e sacre, Novak Djokovic est devenu seul détenteur du record de titres au Masters. Avec une unité de plus que Roger Federer, et deux par rapport à Pete Sampras et Ivan Lendl. En 53 éditions, le tournoi n’a couronné qu’à 7 fois des joueurs n’ayant, à ce jour, jamais remporté de tournoi du Grand Chelem. Enfin, dernière preuve du prestige de l’épreuve, les vainqueurs du tournois ayant été les moins bien classés à leur apogée ont tous atteint le troisième rang mondial : Daydenko, Nalbandian et Tsitsipás, qui, encore en activité, peut encore sortir de cette liste.