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Peinture fraîche

© David Bogaert

Des raquettes de tennis relookées et inédites sont l’œuvre de Caroline Watteyne, une artiste belge dont l’originalité, la passion et le don cadrent avec la tendance actuelle à la personnalisation.

Un atelier en sous-sol attenant à la maison familiale. Un espace coupé du monde où œuvre Caroline Watteyne, une artiste carolorégienne, et où s’entrechoquent raquettes de tennis, imagination, talent et odeur de peinture fraîche.

À l’image de nombreux créateurs, cette designer de formation s’inscrit dans une contre-proposition à la mondialisation des styles, une tendance de plus en plus répandue qui associe art et mode. Caroline Watteyne transforme l’objet fétiche du joueur de tennis en pièce unique : désormais, celui-ci n’est plus obligé de changer de cadre, il peut le relooker. 

© David Bogaert

« Un coup droit, c’est un coup de pinceau », poétisait le peintre Joël Blanc 1. Caroline Watteyne, elle, applique plutôt des coups de pistolet sur les cadres de raquette, grâce à une technique apprise et développée par Didier Coubeau, son mentor. « Le hasard m’a placée sur son chemin. Je lui dois tout. C’est une personnalité connue dans le milieu de l’aérographie à Charleroi. Il m’a prise sous son aile, j’ai pu perfectionner ma technique à ses côtés et mettre au point mes secrets de fabrication qui garantissent une qualité identique au vernis d’origine. »

Elle autorise de nombreuses fantaisies aux joueurs et joueuses, sous la forme d’une phrase de motivation, d’un symbole personnel ou du prénom d’un proche. « La superstition dans le tennis est universelle. J’apporte une petite contribution au niveau psychologique en veillant à respecter la marque, le poids ou l’équilibre de la raquette. »

L’originalité de la démarche séduit de plus en plus d’amateurs et de professionnels et dépasse les frontières belges. « Les commandes viennent de partout : j’ai déjà préparé des raquettes pour Steve Darcis, Pierre-Hugues Herbert ou Bernard Tomic », nous répond-elle, presque surprise par cette notoriété soudaine, à la fois due à sa dextérité et à ses prix, volontairement démocratiques. 

 

 

Article publié dans Courts n° 4, printemps 2019.

1 «Un coup droit, c’est un coup de pinceau », interview de Joël Blanc, Courts no 1, avril 2018