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Novak Djokovic : « Prouver que je peux battre le plus de records possible »

© Ray Giubilo

Septième année assurée en tant que numéro 1 mondial, 37e Masters 1000, 6e sacre à Bercy… Lors de ce Rolex Paris Masters 2021, Novak Djokovic s’est offert de nouveaux records. Tel est son but, ce qui le motive pour jouer pendant encore plusieurs années.

S’il existait un numéro d’urgence pour les records battus, martyrisés, la sonnerie ne cesserait de retentir pour se plaindre d’un homme : Novak Djokovic. Jouant avec les lignes sur le court, le bougre modifie petit à petit celles du Guinness Book du tennis. Le 8 mars 2021, entamant la 311e semaine de sa carrière en tant que numéro 1 mondial, il dépossédait Roger Federer du statut d’homme ayant passé le plus de temps sur le trône de l’ATP. « Être historiquement le numéro 1 mondial est probablement l’accomplissement ultime de notre sport  », a-t-il répondu, en conférence de presse du tournoi de Paris-Bercy, à une question sur ses différents exploits. 

A ce moment, le Serbe venait de s’imposer en demi-finale, victoire qui lui permettait de laisser une empreinte encore un peu plus marquée dans l’histoire. En venant à bout d’Hubert Hurkacz (3/6 6/0 7/6), il s’assurait de terminer une année numéro 1 mondial pour la septième fois, en passant devant Pete Sampras et ses six saisons au sommet du classement. « Oui,  c’est un énorme accomplissement, j’en suis très fier, a-t-il expliqué en conférence de presse. Dépasser Pete, mon héros d’enfance, c’est incroyable. Finir l’année numéro 1 mondial demande un engagement total tout au long de la saison. »

En arrivant dans la capitale française – alors qu’il n’avait plus joué depuis la défaite en finale de l’US Open le privant du Grand Chelem et d’être le premier homme à remporter 21 Majeurs – passer devant Pistol Pete était son principal objectif. Plus encore que de s’offrir son 6e Bercy synonyme de 37e Masters 1000, deux records. « J’ai senti un énorme soulagement en atteignant ce but (terminer numéro 1 mondial en fin d’année pour la septième fois), le plus important de la semaine pour moi », a-t-il confié après la finale, d’une intensité folle, gagnée (4/6 6/3 6/3) face à Daniil Medvedev.

« L’histoire du tennis est ma plus grande motivation »

« Je voulais évidemment soulever le trophée, mais ça m’a permis d’être encore plus relâché aujourd’hui (dimanche), de ne pas m’emprisonner émotionnellement et mentalement dans un état d’esprit stressant où je ne suis plus capable de frapper libéré », a-t-il poursuivi. Parmi toutes ses performances les plus épastrouillantes, le Belgradois n’a pas voulu en mettre une au-dessus du lot. « Je ne veux pas faire ressortir un record plutôt qu’un autre, a-t-il expliqué. Je porte une grande estime à chaque accomplissement. J’essaie de rester conscient et reconnaissant du fait que je suis dans une situation très spéciale. »

« C’est difficile pour moi de saisir l’impact de ces records tant que je suis toujours en activité, a-t-il ajouté. Quand je prendrai ma retraite, je serai probablement capable de réfléchir un peu plus sur ce sujet et de les apprécier encore davantage. Tant que vous êtes en activité, vous êtes toujours concentré sur le prochain défi. Il y a toujours un nouveau but, un nouveau tournoi. Je n’ai donc pas vraiment le temps de profiter des succès, parce qu’il faut toujours tourner la page rapidement. » Et depuis quelques temps déjà, raquette en guise de plume, le Serbe s’est concentré sur un chapitre en lettres d’or.

« Tout au long de ma carrière, j’ai toujours été honnête en disant que l’histoire du tennis était ma plus grande motivation, a-t-il rappelé après la finale. L’objectif est de prouver que je peux battre le plus de records possible. J’aime battre des records, je suis très motivé pour continuer. C’est l’une des raisons principales pour lesquelles je continue sur le circuit professionnel. » L’âge avançant, pour y parvenir, le monument de 34 ans a mis une stratégie en place : jouer moins, en se consacrant essentiellement aux levées du Grand Chelem et aux Masters 1000.

« Il reste encore beaucoup d’années, j’aurai certainement l’opportunité de gagner d’autres Majeurs » 

Avec ce Rolex Paris Masters, il a joué douze tournois en 2021. Soit cinq de moins que Medvedev, son dauphin au classement, et seulement quatre en dehors des deux catégories les plus importantes. Deux ATP 250 chez lui à Belgrade, et deux pour les couleurs de son pays : l’ATP Cup et les Jeux olympiques. « Si vous comparez avec les autres joueurs, je n’ai pas joué beaucoup de compétitions cette année, je me suis concentré sur les plus importantes, a-t-il fait remarquer. C’est ce que je vais continuer à faire dans le futur. Cette année, ça m’a réussi. J’ai joué mon meilleur tennis en Grand Chelem (avec trois titres et une finale), c’est là que j’ai gagné la plupart de mes points. »

Un plan qu’il a prévu d’appliquer pour un bout de temps encore. « Il reste encore beaucoup d’années à venir, et j’aurai certainement l’opportunité de gagner d’autres titres du Grand Chelem, a-t-il déclaré. La situation est différente, je n’ai plus la jeunesse de Medvedev et des autres de sa génération, mais je me sens bien. Je suis motivé, et je veux continuer à progresser, encore. » En cas de fin de carrière où il ajouterait de nouvelles étoiles à sa constellation de triomphes, Djokovic imposerait encore un peu plus un respect de sa carrière dont il a parfois pâti par le passé, notamment aux yeux des adorateurs extrémistes de Rafael Nadal et Roger Federer.

« J’ai la sensation que les gens commencent de plus en plus à respecter ce qu’il a réalisé, parce qu’il continue à battre des records, s’est exprimé Daniil Medvedev après la finale de Bercy. A part les “haters”, qui ne sont pas de vrais fans de tennis, les gens commencent à voir ce qu’il a accompli et qu’il est capable de faire encore plus. C’est pour ça qu’on aime le tennis. Dix ans après sa retraite, quand les gens regarderont Wikipédia et verront son nom partout dans les records, ils verront que ce qu’il a fait était incroyable. » Si les records sont fait pour être battus, comme dit la fameuse maxime, Novak Djokovic fait partie de ceux qui sont nés pour les battre.