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Mulholland Drive

David Hockney, Mulholland Drive, la route conduisant à l’atelier, 1980
David Hockney, Mulholland Drive, la route conduisant à l’atelier, 1980

Fin août 1980, le peintre David Hockney rentre à Los Angeles après un séjour d’ordre professionnel à New York. C’est alors qu’il apprend que les musiciens du Metropolitan Opera de la ville qui ne dort jamais sont en grève, et qu’on ne sait pas si le triple opéra « Parade Triple Bill » dans lequel il est metteur en scène pourra avoir lieu. En attendant la reprise, il se met à travailler sur deux nouvelles peintures qui marquent un tournant artistique dans sa carrière déjà sujette aux métamorphoses. Des tableaux aux couleurs saturées et kaléidoscopiques, au large éventail de perspectives, à la veine picturale fauviste et cubiste, complètement inspirés par ses trajets quotidiens entre sa résidence dans les collines hollywoodiennes et son son studio de Santa Monica. 

« Quand on vit sur ces hauteurs, on a une vision différente de Los Angeles. Ces lignes sinueuses sont entrées dans ma vie, il fallait qu’elles entrent également dans mes tableaux. J’ai commencé Nichols Canyon. J’ai pris une grande toile et j’ai dessiné une ligne sinueuse au centre pour figurer la route. Je vivais dans les collines et j’avais mon atelier dans la vallée, donc je passais d’un endroit à l’autre tous les jours, souvent deux, trois, quatre fois par jour. Ces lignes sinueuses je les sentais réellement. J’ai continué à explorer cette idée avec la grande toile – de plus six mètres sur deux – Mulholland Drive : The Road to the Studio, dans laquelle tous les repères du décor de l’ondulation de la route sont peints de mémoire… On parcourt la toile, enfin l’œil parcourt la toile à la vitesse de la voiture sur cette route. On fait la même expérience. » Ce qui conduit le peintre à une expérimentation de l’espace : « Tout est une question de mouvement et de changement de perspective. Ce que j’étais entrain de d’apprendre était incroyable. Je me suis vraiment rendu compte de la liberté que j’avais en découpant l’espace, en jouant à l’intérieur de cet espace, que ce jeu le rendait vivant, et que ce n’est qu’en devenant vivant qu’il devenait réel. »