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Mouratoglou Tennis Academy

Si le tennis avait son temple…

© Mouratoglou Tennis Academy

« Qui aime la jeunesse, aime la mer. » Les péripéties de sa vie d’écrivain ont souvent amené Tennessee Williams à quitter l’Amérique pour arpenter les avenues parisiennes. Sûrement a-t-il eu l’occasion de descendre plus au sud, sous le soleil méditerranéen… Et de sentir, en flânant sous les pins et les micocouliers, cette légèreté marine qui rajeunit l’esprit à coups d’iode et de vitamine D. 

Oui, « qui aime la jeunesse, aime la mer ». Et, quitte à s’autoriser des références un brin capillotractées… l’on pourrait souffler, en souriant, que Patrick Mouratoglou a, depuis des années, quelque chose en lui de Tennessee. 

C’est « la jeunesse » d’abord ! Cette jeunesse qui est au cœur de sa Mouratoglou Academy dès sa création, en 1996, sous le ciel capricieux d’Île-de-France. Et c’est « la mer », ensuite. Car lorsque s’est présentée l’occasion de déménager son institution déjà renommée dans le Sud, en 2016, à 15 minutes de l’aéroport international de Nice, il n’a pas hésité. C’est l’ocre et le soleil, la douceur à l’année, une piscine fameuse en forme de raquette, les cigales en hôtes musicales et le ressac des vagues… Un décor idyllique que Tennessee Williams n’aurait pas renié et qui ne demandait qu’une chose : devenir le paradis du feutre et du cadre cordé, de la glissade subtile et de l’amortie-lob, du coup gagnant et de la performance. Le temple de la petite balle jaune. 

© Mouratoglou Tennis Academy

Un temple où l’on joue

Le tennis est un monde parfois conservateur. Et, à l’heure de désigner son temple, journalistes et puristes évoquent aisément Wimbledon, son All England Lawn Tennis and Croquet Club, au vaste décorum et aux boiseries sinople. Pourtant, ce temple-ci paraît si élitiste… qu’il est plutôt un sanctuaire, un lieu de pèlerinage pour tous les amoureux du gazon ras, comme Roland-Garros peut l’être pour ceux de la brique pilée.

Alors, c’est quoi, un temple du tennis ? Pas la peine de disserter des heures ou de voguer de brainstorming en laïus didactiques : c’est là où se retrouvent tous les tennis du monde. À la Mouratoglou Tennis Academy, on joue. Tous les jours, à chaque heure… c’est un endroit qui vit et vibre au son des frappes de balles, du revers perfectible d’un gamin en train d’apprendre, au coup droit terrific de Serena Williams.

Il y a les pros, évidemment, la vitrine monumentale d’une académie assise sur des dizaines de succès planétaires. Serena, ses dix titres en Grand Chelem depuis qu’elle est coachée par Patrick Mouratoglou, qui n’imaginait pas que sa vie la mènerait des neiges du Michigan aux cyprès de Sophia-Antipolis. Novak Djokovic, qui vient régulièrement taper sur ces terres élégantes, et qui était présent pour l’inauguration du site en 2016. Andy Murray, qui en avait fait, cette année, un camp de base pour y préparer les prémices d’un retour, se retaper un moral, une santé. Sans parler de Grigor Dimitrov, Andy Murray, Lucas Pouille, David Goffin, Milos Raonic, Stan Wawrinka, ou les habitués de la tunique bleu-blanc-rouge, que l’on a pu croiser dans ses allées depuis deux ans.

Ce sont aussi des noms moins connus aujourd’hui, qui feront les gros titres demain : Alexei Popyrin, Jason Tseng, Cori Gauff, Stefanos Tsitsipas qui est, lui, déjà en haut de l’affiche… Des athlètes de 14 à 20 ans, qui ont atteint six finales de Grand Chelem en simple chez les juniors, en 2017 et 2018. Tous ont été repérés, supervisés et rassemblés au sein de la Team Mouratoglou afin d’y être accompagnés par Patrick et les meilleurs techniciens de l’Académie.

Une sentence bien connue le proclame : « Le sportif rêve son rêve, quand le champion le vit. » À l’Académie, on n’aime pas les chimères qui laissent des traces d’oreillers aux joues des paresseux. Alors ils sont 180 élèves scolarisés en tennis-études, âgés de 11 à 18 ans, qui côtoient chaque jour les champions et le monde professionnel. Cinq à 15 élèves par classe, une trentaine de professeurs français et anglo-saxons, un cursus de la sixième à la terminale, ainsi qu’un cursus international du grade cinq au grade 12… Et comme il n’est pas plus prévu de craquer sur une volée décisive au tie-break du troisième que de trembloter du stylo à l’attaque d’une dissertation, le taux de réussite au Bac et High School y est de… 100 %. Disons-le : tous ne deviendront pas pros, loin de là. Mais ils auront bénéficié d’une scolarité aux accents internationaux, dans un melting-pot de 35 nationalités, en profitant des vertus et des valeurs du sport. Certains intégreront ensuite les universités américaines partenaires, en profitant de bourses obtenues grâce à leur niveau de tennis : UCLA, University of California Berkeley, Pepperdine University… Eh oui, la Mouratoglou Tennis Academy est numéro un européen des organismes de placement dans les universités US!

Enfin, ce temple du tennis ne serait pas un temple s’il ne s’adressait pas à tous. Car l’Académie a construit sa réussite internationale sur ses qualités de formation sportive : « Le coaching est notre cœur de métier », explique Patrick Mouratoglou. Ce sont ainsi 3 500 stagiaires qui ont foulé ses courts en 2018. Des stagiaires de tous niveaux, qu’il s’agisse d’enfants, d’adultes, d’équipes, de débutants, de joueurs confirmés, sur une journée ou plusieurs mois… Ils viennent des quatre coins du monde, et certains profitent de quelques jours de détente au resort pour faire un stage en famille, tandis que d’autres veulent juste s’entraîner le temps d’un week-end. Tous se retrouvent, se rencontrent avec un point commun: la volonté de progresser et de saisir, vraiment, ce qu’implique une exigence sportive de haut niveau. Le challenge ? « Nous devons les découvrir, comprendre leurs personnalités et prendre les bonnes décisions pour les faire progresser dans un laps de temps parfois très court. »

© Mouratoglou Tennis Academy

Un temple où l’on voit

Mais un temple, ce n’est pas seulement l’endroit où tout le monde se rassemble autour d’une passion commune. C’est aussi le lieu où l’on voit, où l’on sent, où l’on prédit ce que sera demain. Son étymologie ? Le templum latin, cette pratique divinatoire des augures étrusques, il y a 2 000 ans. Alors, pour trouver ceux qui feront l’avenir du tennis, il faut chercher, observer, repérer. « Notre mission d’origine, notre ADN, c’est de guider des jeunes joueurs dans leur projet sportif et éducatif, afin de les aider à atteindre leur plein potentiel », confirme Patrick Mouratoglou.

C’est évidemment ce qu’il a fait avec Stefanos Tsitsipas, Cori Gauff, Alexei Popyrin et Chun Hsin, dit « Jason », Tseng, qui constituent aujourd’hui la Team Mouratoglou sur les circuits junior et pro. « J’ai créé la Team Mouratoglou pour superviser les joueurs en qui je croyais profondément », continue Patrick. « Après avoir aidé ces jeunes à réussir leur transition des juniors aux professionnels, le but de la Team est de leur permettre d’atteindre les sommets du classement. C’est un processus complet dans lequel je m’investis et que je trouve extraordinairement intéressant. » Pour Stefanos Tsitsipas, élu cette année Most Improved Player par ses pairs, c’est déjà champagne et cotillons : à 20 ans seulement, le Grec a fini l’année à la 15e place mondiale en ayant battu Djokovic, remporté son premier titre ATP à Stockholm, disputé une finale de Masters 1 000 à Toronto et soulevé le trophée des Next Gen ATP Finals à Milan, début novembre. Mais ses trois acolytes sont eux aussi des modèles de précocité ! Popyrin, 19 printemps, pointait au 621e rang mondial il y a un an… Il est aujourd’hui dans le Top 150.

Lire l’avenir du tennis en dénichant les champions de demain. Lire l’avenir du tennis en développant des méthodes d’avant-garde. Oubliez vos techniques de grand-mère pour déchiffrer les sachets de thé Lipton ou les 54 cartes de votre jeu Bicycle ! La divination de la Mouratoglou Tennis Academy n’est pas affaire de grigris maraboutés, mais d’une approche méthodologique issue d’années d’expertise et de réflexion. Un exemple? Depuis 20 ans, Patrick Mouratoglou affirme qu’il faut intégrer activement les parents du joueur ou de la joueuse dans son projet sportif, au sein de l’Académie. Aujourd’hui, c’est presque une évidence… Lui le mettait déjà en place à l’époque des fédérations allergiques aux projets personnels.

Car la méthode Mouratoglou prône le sur-mesure et la détection performante, plutôt que le travail de masse, souvent en vogue dans les circuits traditionnels. « Lorsque je démarre une nouvelle collaboration avec un joueur, je pars du principe que je ne sais rien », détaille Patrick, lorsqu’il s’agit d’expliquer ce qu’implique son suivi personnalisé. « Je démarre de zéro. Je recommence tout pour écrire mon propre livre. Mon métier consiste à aller à la découverte de l’autre, à comprendre ses problématiques afin de les résoudre. Je me dois d’être à l’écoute de mon joueur, de pénétrer dans son univers afin de comprendre comment il pense, ce qu’il ressent. Je suis dans un laboratoire au quotidien, et je fais très attention aux petits détails, car les petits détails peuvent faire de grandes différences. C’est une enquête de police permanente avec comme obsession, le résultat. »

Évidemment, favoriser l’éclosion des meilleurs implique de… leur proposer le meilleur. Rien ne vaut les yeux pour saisir l’ampleur du complexe créé à Sophia-Antipolis. À défaut, quelques mots un peu maigres qui contemplent, d’abord, la blancheur lumineuse de l’hôtel, avant d’apprécier l’ocre intense de cette cathédrale aux vitres rayonnantes, dessinant les contours d’un petit bout de paradis: 34 courts qui s’étendent sur 12 hectares d’ode à la performance, 17 en terre battue, 17 en dur, huit couverts, six connectés et équipés du système vidéo PlaySight pour optimiser l’analyse de son jeu… Une piste d’athlétisme pour la préparation physique, une zone de musculation couverte pour le haut niveau, quatre piscines, un terrain multisports, des salles de fitness, un centre médico-sportif ultra-moderne entièrement dédié à la rééducation et à la réathlétisation… Des chiffres qui donnent le tournis et des infrastructures qui font de cette académie LA référence européenne, leader devant celle… de Rafael Nadal.

© Mouratoglou Tennis Academy

La terre où le champion devient un homme

Dans ce temple de la Mouratoglou Academy, celles et ceux qui veulent devenir champions apprennent d’abord à devenir des hommes et des femmes. « Nous ne formons pas uniquement des champions, mais des êtres humains avant tout. » C’est peut-être ça, le temple : un endroit où l’on se découvre. Une quête impliquant des valeurs morales fortes : la passion, l’excellence, l’ambition, l’écoute, la remise en question… l’esprit d’équipe !

Il n’est pas anodin que ce fameux team spirit, qu’on ânonne dans les sports collectifs, soit au cœur des principes de l’Académie. Dans un sport aussi individuel que le tennis, savoir bien s’entourer et développer une conscience collective, c’est s’offrir un petit supplément d’âme à l’ère du nombrilisme. C’est voir comment les autres travaillent, avoir l’envie de faire mieux, de faire plus. 

Des valeurs qui sont inscrites sur le fronton du temple : « Ambition. Travail. Et combativité. C’est ainsi qu’on devient un champion. » 

© Mouratoglou Tennis Academy

Dans les pas de Stefanos Tsitsipas

Dans la Team Mouratoglou, Stefanos Tsitsipas a vécu une progression en accéléré, cette année. Si 2019 devrait être la saison de la confirmation pour le Grec, elle pourrait aussi nous faire découvrir trois nouvelles pépites issues de l’Académie. Revue d’effectifs avec Patrick Mouratoglou.

 

Alexei Popyrin

Né le 5 août 1999 (19 ans)

Nationalité : Australien

Classement au 19/11/2018 : 149e 

Meilleur classement junior : 2e 

Titres en pro : 2 (1 Challenger, 1 Future)

Vainqueur de Roland-Garros junior en 2017

« Alexei Popyrin a le feu dans la raquette. Il possède le gabarit du joueur moderne : grand et léger. Il sert déjà à plus de 210 km/h et son coup droit fait des ravages. Il a beaucoup progressé cette année et je le crois capable de réaliser de très grandes choses car il a cette capacité à hausser son niveau de jeu lorsque c’est nécessaire. Quand il y parvient, il devient souvent intouchable. »

 

Chun Hsin « Jason » Tseng

Né le 8 août 2001 (17 ans)

Nationalité : Taïwanais

Classement au 19/11/2018 : 448e 

Meilleur classement junior : 1er  

Titres en pro : 3 (3 Futures)

Vainqueur de Roland-Garros et Wimbledon junior en 2018

« Jason Tseng est un phénomène. Comme il est petit et frêle, certains estiment qu’il ne possède pas les armes pour atteindre le plus haut niveau. Je pense pourtant qu’il est totalement à part. Il compense son gabarit par une intensité énorme dans chacune de ses frappes, une couverture de terrain impressionnante et une combativité inébranlable. Son service reste son coup le plus limitant et un travail technique est nécessaire pour en faire une arme. »

 

Cori Gauff

Née le 13 mars 2004 (14 ans)

Nationalité : Américaine

Classement au 19/11/2018 : 864e 

Meilleur classement junior : 1re  

Plus jeune no1 mondiale junior de l’histoire, à 14 ans et 4 mois

Vainqueure de Roland-Garros junior en 2018

« Coco Gauff est une immense athlète. Elle possède cette faculté de faire avancer la balle très vite, en s’appuyant sur une très grande puissance naturelle et une agressivité quasi permanente. En défense, elle est également impressionnante et sa vitesse de déplacement s’avère bluffante. C’est une gagneuse, une ambitieuse. L’enjeu, pour elle, consistera à polir sa technique pour éviter qu’elle ne devienne limitante. »

 

Article publié dans Courts n° 3, automne 2018.