fbpx

Maxime Cressy : « Devenir n°1 en pratiquant le service-volée ! »

Le canonnier franco-américain Maxime Cressy en action sur les courts de Melbourne (Crédits photo : ActionPlus/Icon Sport)

Valeur montante du circuit, le Franco-Américain Maxime Cressy a intégré le top 100 en début d’année à la faveur de sa première finale à l’ATP 250 de Melbourne contre Rafael Nadal. Ambitieux et décomplexé, ce serveur-volleyeur « à l’ancienne » est revenu pour Courts sur son parcours atypique entre la France et les Etats-Unis.

 

Courts : Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Maxime Cressy, j’ai 24 ans et je suis Franco-Américain. J’ai commencé à jouer sur les circuits Future et Challenger en 2019. La même année, j’ai eu mon diplôme en mathématiques et en économie à UCLA. J’habite entre Paris et Los Angeles. Je suis un serveur- volleyeur qui vient de commencer sur le circuit et qui est en pleine forme !

 

C : Qu’avez-vous appris pendant ce cursus universitaire aux États-Unis ?

Au début, mon objectif ce n’était pas forcément d’aller sur le circuit professionnel. Je me suis passionné pour les mathématiques, j’ai fait du coding informatique. J’ai aussi développé une passion pour la méditation et le yoga. Grâce à cette vie en dehors du tennis, j’ai acquis un certain relâchement. Si je ne réussis pas dans ma carrière sportive, j’ai quelque chose à côté qui me permet d’avoir une vie équilibrée.

 

C : Quand vous êtes rentré à l’université, vous ne pensiez pas à devenir un joueur professionnel ?

Mon objectif c’était d’avoir un diplôme comme mon grand frère et de vivre une vie normale aux États-Unis. J’aurais sûrement fait du coding, je serais peut-être devenu programmateur vers San Francisco ou quelque chose comme ça. A partir de ma 3e année j’ai commencé à avoir de très bons résultats avec l’équipe. C’est seulement à l’âge de 20 ou 21 ans que j’ai décidé d’aller sur le circuit.

 

C : Qu’est-ce qu’il y a de plus français en vous ?

Mon amour de la nourriture française (rires). Mais je me sens autant français qu’américain. C’est juste que j’ai fait un choix après l’université. J’ai décidé de choisir les États-Unis parce que c’est en université américaine que j’ai développé mon identité de jeu. A l’époque, je n’étais même pas classé à l’ATP et je ne pensais pas progresser aussi rapidement.

 

C : Vous avez une attitude très démonstrative sur le court, ce « fighting-spirit » est-il inné ou acquis ?

Je l’ai appris dans une académie en Californie, quand j’avais 17 ans. J’avais un coach qui voulait que les joueurs s’encouragent d’avantage et montrent leur esprit d’équipe. C’est à ce moment que j’ai développé cet instinct de m’encourager et d’encourager les autres. Et lors des championnats universitaires, je me suis lâché. Je n’ai pas hésité à montrer mes émotions. J’ai gardé cette attitude sur le circuit, même si je me suis un peu calmé. Mais ce « fighting-spirit » est toujours en moi.

 

C : Comment et quand avez-vous fait le choix assez radical du service-volée ?

A l’âge de 14 ans, j’ai eu une douleur au coude qui m’empêchait de jouer du fond du court. Et comme je suis très compétiteur et que je ne veux jamais abandonner, j’ai essayé de faire service-volée. Et cette sensation de finir les points au filet, c’était la meilleure sensation que j’ai expérimentée sur le court ! Donc j’ai opté pour ce style. Et j’espère donner envie à beaucoup de gens de jouer comme ça.

 

C : Parmi vos sources d’inspiration, vous citez Pete Sampras et Patrick Rafter, peu commun pour un joueur de 24 ans…

J’ai des grands frères qui regardaient Pete Sampras, Andre Agassi ou Pat Rafter. J’ai regardé des vidéos de leurs matches sur Youtube. J’ai une grande fascination pour ce tennis un peu vintage, parce que j’admire le calme et la constance de ces joueurs. Ces joueurs m’ont donné beaucoup d’espoir. Sans eux, je n’aurais pas cru autant au service-volée.

 

C : Qu’est-ce que ça fait de jouer sur le stadium Arthur Ashe, le plus grand court du monde, contre Stefanos Tsitsipas (ndlr en 2020 au 2e tour de l’US Open) ?

 C’était vraiment une sensation spectaculaire, même s’il n’y avait pas beaucoup de monde. Malheureusement, je me suis senti un peu étouffé par tout cet espace. Je n’étais pas vraiment prêt pour jouer dans ces conditions. Ça reste une expérience unique. J’espère que c’est un court où je vais jouer régulièrement. J’ai aussi joué sur la Rod Laver Arena contre Alexander Zverev, c’était une belle expérience.

 

C : Quand vous jouez face à ces joueurs du top 5, qu’est-ce que vous vous dîtes : « il y a encore du travail ou finalement je ne suis pas si loin » ?

Franchement, j’ai 100 % confiance en moi pour pouvoir les battre. Et maintenant c’est juste une question de temps pour pouvoir être dans le top 50. Et quand j’arriverai à en battre un cela va beaucoup m’aider.

 

C : Quel est votre objectif pour 2022 ?

Mon objectif n’est pas le top 100. Je n’ai qu’une vision, c’est d’être numéro un mondial. Je me suis souvent fixé des objectifs à court terme et ça m’a limité. Donc j’ai décidé d’avoir une vision : devenir n°1 en pratiquant le service-volée.

Le souriant américain posant avec le deuxième numéro en anglais de Courts lors du Challenger de Pau en novembre 2021 (Crédits photo : Bastien Guy)