Halle en état de grass
Par Juliette Boffy
Du béton à l’horizon. Au milieu d’une zone industrialisée aux routes cimentées, jonchées de garages pour camions réfrigérés et agrémentées de parkings bondés, il est tout de même parvenu à s’y faufiler. Au bout de la « Roger Federer Allée », que le futur revenant a remporté à dix reprises sur seulement treize participations, il se dévoile. Depuis une trentaine d’années, un petit écrin tissé de verdure, enveloppé par l’Owl Arena et sa structure immaculée, vient rivaliser avec les plus prestigieux tournois sur gazon d’ouverture de la saison.
Le roi soleil, gardien de la chaleur suffocante se faisant assassin du vent bienfaiteur en cette semaine caniculaire, n’aura cependant pas empêché la dizaine de milliers de spectateurs quotidiens de venir agiter leurs éventails à cette nouvelle édition du Terra Wortmann Open d’Halle. En transpirant peut-être tout autant pour leurs joueurs favoris que sous le plomb météorologique, les aficionados présents ont pu se délecter – entre quelques boissons cuivrées et les traditionnelles crêpes aux fraises – de la fraîcheur hebdomadaire d’Hubert Hurkacz. Le Polonais, envoyant au tapis vert le géant et numéro 1 mondial Daniil Medvedev en finale, a confirmé une possible traversée héroïque dans le borough londonien de Merton.
Balayant la solide frappe d’un Nick Kyrgios résistant lors de la demi-finale et survolant l’irritabilité du Russe dans un ultime combat abrégé, Hurkacz a pu conforter ses supporters rouges et blancs : le désormais 10ème meilleur joueur mondial n’en a pas fini d’infliger de robustes volées de bois vert à ses futurs adversaires.