Du tennis sur Netflix ?
Lumières, Caméra, Bénédiction
Par Bastien Fachan
Toudouuuuuuum ! En lançant sa nouvelle série Break Point – adaptation tennistique de l’immense succès Drive to Survive pour la Formule 1 – la semaine précédant l’Open d’Australie, Netflix avait tout prévu… sauf la glorieuse incertitude du sport, particulièrement espiègle dans l’univers de la balle jaune, faut-il croire. Toutes balayées avant même le tournoi, sur blessure, ou avant d’assumer leurs rangs de tête de série respectifs, les 10 têtes d’affiche triées sur le volet sont tombées sur l’autel de la « Netflix Curse » [la malédiction de Netflix], façon And Then There Were None, le roman policier d’Agatha Christie, laissant les potentiels néo-fans dépourvus de leurs feuilletons en développement alors même que le fer chaud était prêt à être battu. Erreurs de casting ? Sans doute, pour certains. Erreurs de contextualisation, de hiérarchisation des histoires ? Sûrement. Toujours est-il qu’en élargissant à l’horizon moyen-terme – une deuxième saison est d’ores et déjà en production –, l’investissement de Netflix dans le tennis est une bouffée d’air frais pour un sport asphyxié en septembre 2022 par la retraite de deux de ses quatre superstars du XXIe siècle, Roger Federer et Serena Williams, et dont les deux autres, Rafael Nadal et Novak Djokovic, continuent à 35 ans passés d’accaparer toute la bande passante et les titres en Grand Chelem. Quatre costumes de super-héros encore beaucoup trop grands pour la nouvelle garde, trop peu identifiable car pas assez starifiée, justement. Entre ici, Netflix… Le futur du tennis et le renouvellement tant attendu de son audience sont peut-être au prix de 8,99€ par mois – et de quelques traits de maquillage rouges et noirs sur la réalité.
Les histoires sont tout aussi (voire plus) importantes que le jeu
Défaisons d’entrée un lieu commun : le temps d’att-
ention des jeunes d’aujourd’hui serait en chute libre, rendant le produit tennis – lent par nature, et d’une durée inconnue à l’avance – incompatible avec son époque. Rien ne sert de persévérer, donc. Mais pourquoi pourraient-ils binge-watcher une série de 10 épisodes d’une heure, et pas un match en Grand Chelem de moitié moins ? Non, ce qui compte, ce sont les histoires : les « points d’entrée », sortes de petits pontons qui mènent tous à l’îlot central, celui des fans hardcore. L’important, ce n’est pas le sport en lui-même, ce sont ses protagonistes – et son environnement.
Liberty Media, l’entreprise américaine de médias ayant acquis la Formule 1 fin 2016, l’a bien compris en accordant un badge full access à Box to Box Films, la société de production de Drive to Survive, dès la saison 2018. Objectif : ouvrir à fond les vannes, en montrant l’envers d’un décor qui avait fortement perdu de son lustre depuis l’époque rouge vif Michael Schumacher/Ferrari (jusqu’en 2006), et en axant le storytelling autour des pilotes davantage que la course en elle-même, reléguée au second plan. À l’ère de l’influence, l’humain est roi. Interviews « confessionnal » sur fond noir, séquences sans filtre dans l’intimité des pilotes et des team principals, érigés en pièces maîtresses du jeu : Netflix (ré)invente un genre, celui de la télé-réalité de sport, où la course se gagne hors des chicanes et dans laquelle on se prend d’affection pour les participants indépendamment des vainqueurs.
Qu’importe si le sentiment d’authenticité est parfois faussé pour l’intérêt des bonnes feuilles de scénario écrites à l’avance, avec des rivalités créées de toutes pièces – Lando Norris et Carlos Sainz, meilleurs amis chez McLaren, l’ont appris à leurs dépens – pour maintenir le spectateur en haleine. Ce qu’a gagné Drive to Survive en popularité, elle a fini par le perdre en froissant Max Verstappen, héritier désigné au trône de Lewis Hamilton : pendant quatre saisons, le Néerlandais a pris la décision de ne pas se plier aux interviews, seul pilote de la grille dans ce cas (avant de faire son grand retour en 2022, une fois auréolé de son premier titre de champion). Conséquence fâcheuse, néanmoins : pour le climax de la saison 2021, décidée dans le dernier tour de la dernière course, à Abu Dhabi, Netflix n’a pu compter que sur la perspective du septuple champion du monde déchu… et celle du team principal de Verstappen, Christian Horner, bien plus à l’aise avec la surdramatisation.
La machine reste cependant bien huilée, et les chiffres sont éloquents : l’âge moyen des fans de Formule 1 a diminué de 36 à 32 ans entre 2017 et 2022 ; sur la même période, l’audience moyenne d’un Grand Prix aux États-Unis a doublé de 500 000 à 1 million ; la société de mesure d’audience Nielsen projetait début 2021 1 milliard de fans sous deux ans. Chez les Millenials (génération 1981-1996) et même la génération Z (1997-2012), il y a fort à parier que plusieurs de vos amis vous aient déjà parlé des beaux yeux de Charles Leclerc ou du sourire Colgate de Daniel Ricciardo, du siège éjectable de deuxième pilote Red Bull aux côtés de Verstappen, du cost cap (la limite de dépenses qu’une écurie peut effectuer en une année) mis en place en 2021 et enfreint dès l’année suivante par Red Bull, toujours eux, de la stratégie défaillante de Ferrari et Mattia Binotto, des perspectives de la future collaboration (cohabitation ?) entre Esteban Ocon et Pierre Gasly chez Alpine, etc.
L’abondance de points d’entrée – superficiels ou techniques – pousse presque chaque semaine des millions de personnes en France (moi y compris, et c’est entièrement grâce à Drive to Survive) à monter le volume et à se retrouver au premier virage le dimanche après-midi. Pour Netflix, tous les îlots mènent à Rome (ou plutôt à Monza), comprenez aux hardcore fans.
Dans le tennis encore plus qu’ailleurs, choisir, c’est renoncer… et se tromper
Forts de leur Queen’s Gambit sur l’asphalte, les stratèges de Netflix ont étendu leur échiquier en 2022 aux courts en dur, terre battue et gazon. On prend les mêmes ingrédients et on recommence… Mais le modèle F1 est-il seulement reproductible dans le tennis, infiniment plus disparate en lieux et en acteurs ?
Là où le paddock évolue en circuit fermé (sans mauvais jeu de mots), avec les 20 mêmes pilotes tout au long de l’année, les tours ATP et WTA emploient plus d’un millier de joueurs, dont plusieurs centaines de professionnels. Sur qui braquer les caméras, donc ? Raconter une bonne histoire oblige à suivre son protagoniste sur le temps long et à espérer qu’il obtienne un résultat qui se transforme en épisode dédié. Dès lors, avec une quantité de footage jusqu’à trois fois supérieure à la Formule 1, réduire le cercle à une quinzaine de joueurs est apparu comme une nécessité. Mais choisir, c’est renoncer… et se tromper. Puisque le Big 3 (Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic) et Serena Williams étaient selon toute vraisemblance inatteignables, tous travaillant par ailleurs sur leurs propres projets (ayant contacté leurs agents pour mon livre sur le Big 3, j’en sais quelque chose), Netflix a pris le pari osé de la jeunesse, misant sur celles et ceux censés prendre leur relève dans un futur de préférence proche.
Pour la première partie de saison (jusqu’à Roland-Garros) ont ainsi été castés, dans l’ordre d’apparition, les BFFs Nick Kyrgios et Thanasi Kokkinakis (épisode 1) ; les futurs ex-amants Matteo Berrettini – seul finaliste en Grand Chelem à l’heure du tournage – et Ajla Tomljanović (épisode 2) ; le numéro 1 américain Taylor Fritz ; les ex ou futures top 5 WTA Maria Sakkari (épisode 3), Paula Badosa et Ons Jabeur (épisode 4) ; et enfin les top 10 ATP Félix Auger-Aliassime et Casper Ruud (épisode 5). Doyens de cette joyeuse colonie de vacances : Kyrgios et Sakkari, 26 ans. La promesse de jeunesse est bien respectée.
(Arriveront dans la deuxième partie : Iga Świątek, Stefanos Tsitsipas, Aryna Sabalenka, Frances Tiafoe, et Sloane Stephens. À ce propos, pourquoi de ne pas avoir dévoilé les 10 épisodes en même temps pour délivrer le produit le plus fort possible en une seule fois ?)
(Deuxième aparté : le casting des consultants – Andy Roddick, Maria Sharapova, Patrick Mouratoglou, Courtney Nguyen – est excellent !)
Comme attendu, les séquences les plus mémorables sont celles qui se déroulent en dehors du court. L’humain en maître mot, toujours, et quatre grosses ficelles parfaitement tirées à la Being John Malkovich :
L’amour, avec Berrettini et Tomljanović , qui nous ouvrent leur quotidien de couple itinérant et les petits tracas qui vont avec – comment l’un peut-il gérer une interview en visio-conférence à 8h du matin quand l’autre a prévu une grasse matinée pour récupérer de son match de la veille ? –, tracas qui mèneront directement ou non à leur rupture (non évoquée par Netflix) quelques mois plus tard, et avec Jabeur, dont la conversation candide avec son mari sur son désir de devenir mère après sa carrière nous arrache quelques larmes ;
La polémique, avec Kyrgios, dépeint en éternel bad boy incompris, surtout par lui-même, qui trouve sa rédemption aux côtés de sa petite amie Costeen Hatzi et de son meilleur ami Kokkinakis (avec qui il remporte l’Open d’Australie en double), et avec Auger-Aliassime, bien malgré lui au centre d’un débat moral en marge de son huitième de finale à Roland-Garros : Toni Nadal, à la fois coach de FAA et « oncle de », aurait-il dû se mettre en porte-à-faux avec Rafa à l’heure d’un conflit d’intérêt qu’il avait miraculeusement réussi à éviter depuis trois ans ?
La vulnérabilité, avec Badosa, militante de la santé mentale, numéro 2 mondiale ayant fait appel à une psychothérapeute (comme Iga Świątek, la numéro 1) et dont on ne peut qu’admirer la fragilité face caméra, et Ruud, primo-finaliste en Grand Chelem pris dans un immense tourbillon – une immense Rafa – dans le couloir menant au Court Philippe-Chatrier quelques instants avant la finale de Roland-Garros, finale qu’il traversera comme un fantôme (Casper, vous l’avez ?) ;
Le succès/l’échec, avec Fritz, California Kid vainqueur sur une jambe de « son » Masters 1000 d’Indian Wells contre… Nadal – omniprésent dans la série sans jamais l’entendre une seule fois –, et Sakkari, candidate autodésignée au trône du tennis féminin, mais éternellement courte dans les grands rendez-vous.
Alors, oui, l’opération communication fait effet : on a envie d’aller déguster une assiette de charcuterie italienne chez les grands-parents de Berrettini à Rome ou un tajine chez la maman de Jabeur à Tunis, de revisiter les souvenirs d’enfance d’Auger-Aliassime à Montréal ou à Lomé, ou encore de passer 24 h dans la lumière de Badosa à Madrid. Surtout, par extension, on a envie de suivre leurs futurs exploits sur les courts… et c’est là que le bât blesse : un bon feuilleton, c’est un feuilleton que l’on prolonge dans le monde réel. Si le spectaculaire fiasco simultané du « club des 10 » en Australie relève davantage de la malheureuse coïncidence que d’une supposée malédiction, plusieurs personnages centraux du tennis en 2022 brillent par leur absence – au point de finir d’entacher la crédibilité de la série. Iga Świątek, d’abord, auteure de la plus longue série d’invincibilité chez les femmes au XXIe siècle (37 victoires) entre Doha et Roland-Garros, mais seulement suivie par les caméras de Netflix à partir de Wimbledon… Comment ne pas avoir rectifié le tir plus rapidement ? Carlos Alcaraz, ensuite, premier teenager n°1 mondial de l’histoire après son titre à l’US Open, dont le parcours exceptionnel pour décrocher son deuxième Masters 1000 à Madrid (victoires sur Nadal en quarts, Djokovic en demies et Alexander Zverev en finale), pourtant pressenti dès Miami, où il avait brillamment remporté le premier, est également passé sous silence. Quid de Ash Barty, reine partie à la retraite avec sa couronne après Melbourne, autre évènement majeur – si ce n’est l’évènement majeur – de la première partie de saison dont il n’est jamais fait mention, ou de Daniil Medvedev, brièvement devenu n°1 mondial fin février, et dont la finale perdue contre Nadal a eu un effet papillon incommensurable sur tout le reste de l’année ?
En tapant un peu à côté dans le choix des protagonistes, et en ne s’adaptant pas à la réalité du terrain tout en omettant (volontairement ?) de la contextualiser, Netflix commet un double péché aux yeux des néo-fans, qui découvriront tôt ou tard le pot aux roses et iront chercher ailleurs la matière sur les « vrais » acteurs principaux – ce que Full Swing, la petite sœur de Break Point sur le golf, a par ailleurs parfaitement réussi en suivant trois des quatre futurs vainqueurs en Majeur (Scottie Scheffler, Justin Thomas et Matt Fitzpatrick) en 2022.
Full Swing, l’exemple à suivre
Il paraît néanmoins que c’est l’intention qui compte et que chaque petit mouvement en entraîne un autre, et si corrélation n’est pas nécessairement causalité, force est de constater que le tennis a connu un grand boom lors de l’Open d’Australie. Près d’un million de visiteurs – record absolu du tournoi – se sont pressés dans les allées de Melbourne Park ; les réseaux sociaux des joueurs ont profité du coup de projecteur, ceux de Paula Badosa en tête (+ 78 000 abonnés sur Instagram entre le 13 janvier, date de sortie de la série, et le 13 février, et cela sans même poser le pied à Melbourne pour cause de blessure) ; enfin, à titre personnel, pour ce que cela vaut, mes tweets ont connu un nombre record d’impressions sur l’ensemble de la quinzaine, plus de 20 millions, avec une viralité dépassant de loin le cadre habituel de « Tennis Twitter ». L’effet Netflix, sans aucun doute.
Pour ce papier, j’ai recueilli le témoignage de Tom, un Anglais de 22 ans qui, après avoir terminé Break Point, a commencé à suivre les comptes des « insiders » tennis et s’est abonné à Eurosport pour suivre l’Open d’Australie. Il me confiait avoir été particulièrement sensible à l’histoire de Ons Jabeur, indéniablement le coup de cœur de la série pour une majorité de personnes – Patrick Mouratoglou le théorisait très justement : la plupart des joueurs du circuit ont une personnalité singulière qui gagnerait à être mieux connue –, et captivé par la dramaturgie autour de Toni Nadal, preuve s’il en fallait que le monde du tennis n’est pas nécessairement ennuyeux, simplement mal raconté.
Pour les cinq prochains épisodes, de Wimbledon jusqu’au Masters de fin d’année, Tom m’a dit se réjouir d’avance des behind the scenes de Kyrgios à Wimbledon – une source interne me disait que des caméras l’avaient suivi pour une sortie mémo- rable en boîte de nuit après sa finale perdue contre Djokovic – et de « tout ce qu’il est possible d’avoir » sur Alcaraz (dont il a bien saisi qu’il était le futur du tennis), c’est-à-dire… pas grand-chose, n’ayant pas été interviewé. TL;DR : Netflix a beau exceller en storytelling, encore faut-il raconter les bonnes histoires, et ne pas (trop) s’éloigner de la vérité des courts…
Revenons donc à Full Swing. Là où Break Point se concentre sur une seule démographie (les jeunes ambitieux âgés de 22 à 26 ans), et cela sans réussir à attirer les meilleurs dans cette tranche d’âge chez les hommes (Stefanos Tsitsipas, Daniil Medvedev et Alexander Zverev), Full Swing prend le pari à mon sens bien plus intelligent de la diversité. Des jeunes loups, d’accord, mais les leaders (Scottie Scheffler, Matt Fitzpatrick, Collin Morikawa) ; des rookies qui débutent sur le tour (Mito Pereira, Sahith Theegala) ; des vainqueurs en Grand Chelem déjà affirmés (Dustin Johnson, Jordan Spieth, Justin Thomas) ; des personnages en marge du système par leur parcours de vie (Joel Dahmen, Tony Finau) ou par leur décision de quitter le PGA Tour pour la LIV League (Ian Poulter) ; enfin et surtout, Rory McIlroy, l’un des deux principaux visages du golf (avec Tiger Woods, dont l’historique est très bien contextualisé, à défaut de l’entendre directement en interview). Un casting cinq-étoiles qui délivre une image exhaustive du paysage du golf, quand la série sur le tennis donne l’impression d’une bulle artificielle où l’on n’a pas forcément de personnages auxquels s’identifier car « tous les mêmes », et où 50 % du travail d’information reste à faire par soi-même (sans même parler des scènes de tennis, qui tombent relativement à plat). Sublimer la réalité, oui ; la transformer, non.
Allez, assez parlé, je me mouille. Voici le casting de 15 joueurs que je réunirais pour la saison 2023 de Break Point (joueurs n’ayant pas été filmés en 2022, et en excluant Nadal/Djokovic) :
Jeunes ambitieux/rookies (23 ans ou moins) : Carlos Alcaraz, Elena Rybakina, Emma Raducanu, Coco Gauff, Holger Rune, Ben Shelton, Qinwen Zheng et Daria Kasatkina
Joueurs bien installés et dans différentes phases de leurs carrières (24-29 ans) : Daniil Medvedev, Andrey Rublev, Dominic Thiem et Caroline Garcia
Anciens vainqueurs en Grand Chelem vétérans (30 ans ou plus) : Victoria Azarenka, Andy Murray et Stan Wawrinka
(Indiscrétion : Caroline Garcia et Holger Rune sont d’ores et déjà suivis pour la première partie de saison 2023. Avec ou sans eux, amusez-vous à imaginer votre propre casting de 15 joueurs et joueuses, avec si possible des synergies entre eux !)
Malgré ces bémols, et un soufflé largement retombé à l’heure d’Indian Wells/Miami, l’arrivée de Netflix dans l’univers du tennis est indéniablement un grand pas en avant dans le traitement de ce sport. Tous les ingrédients sont là pour que ça fonctionne, c’est une certitude. Je ne fais pas partie du camp des pessimistes – ni sur l’avenir du tennis après le Big 3 + Serena Williams, ni sur la capacité de ce sport à attirer un nouveau public (si la Formule 1 et le golf m’ont conquis à travers Netflix, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas du tennis, un sport objectivement plus « sexy »). Reste donc à raconter de meilleures histoires, et plus diverses, pour multiplier les potentiels points d’entrée. Reste à mieux caster, en somme. Netflix, si vous cherchez quelqu’un…
Article publié dans COURTS n° 14, printemps 2023.