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30 love

À l’approche de la Saint-Valentin, voici une rétrospective de trente publicités, des années 1940 à nos jours, mettant en scène des couples amoureux de tennis. Flirt, drague et romance, la raquette se révèle être une arme de séduction massive. 

2013 - Ellesse « Forplay » (« préliminaires ») Même si cette campagne s’aventure un peu en terrain glissant (elle a été censurée dans certaines villes anglaises), on constate que les femmes semblent enfin prendre le dessus sur les hommes.

1950 - Budweiser «Une bonne partie de sport, de l’action et une complète relaxation » Rien de mieux après un match pour évacuer la pression et se faire mousser auprès de sa blonde.

1975 - Champale « Une boisson qui ressemble et qui a le même goût que le champagne, mais qui coûte à peine plus cher qu’une bière » On ne sait pas de quel tournoi il s’agit, mais on sait qui a gagné la coupe.

1973 - « Seven & Seven » Seven Up + Whisky Seagram’s 7 = un match en deux 7 gagnants.

1970 - Ron Rico « N’est-ce pas la flamboyante star du tennis qui donne un nouveau sens au terme LOVE GAME ? » (Un love game est un jeu blanc en français.)

 1992 - Diet Coke Sans Caféine « Parfois le meilleur service vient après le match » Comme le soda, la qualité du jeu de mots est un peu light.

1977 - Campari & Schweppes Tonic « Vous êtes sur le point de déguster votre boisson favorite d’après match, mais vous êtes d’humeur à essayer quelque chose de différent. Alors essayez un Campari. » Le gars n’a pas encore touché à son apéro qu’il est déjà mort de rire quand sa copine tire sur son Bob. Il ne doit pas en être à son premier service.

1962 - Pepsi Cola  « Un frais plaisir » Ce qui « frais » vraiment plaisir à cette jeune femme, c’est que son égoïste de partenaire partage un peu avec elle.

1947 - Milky Way « Set un vrai régal » Un regard qui semble dire « Je suis mordue ». 

1955 - Lucky Strike « C’est l’heure d’en allumer une ! » Subtilité du double sens. Une allusion grivoise quelque peu fumeuse.

1982 - Adidas « Adidas : ça délasse » En poésie, on appellerait ça une rime pauvre. En pub, dans les eighties, ça passe pour un slogan sensass, même si leur posture embarasse.

1954 - Viceroy Chez les amateurs de tennis, c’est ce que l’on appelle se faire allumer au filet.

1973 - Playboy « Quel genre d’homme lit Playboy ? » On serait tenté de répondre : le lourdingue qui interrompt la partie pour draguer une adolescente. Mais apparemment c’est : « Le genre d’homme qui a le talent de prendre toujours les décisions gagnantes. Qu’il choisisse une jolie partenaire de tennis ou un magazine, ses standards sont toujours les plus élevés. »

1980 - Adidas « La marque d’un gagnant » Son adversaire en face, qui est donc un perdant, est lui aussi habillé en Adidas. Où est la logique ?

1987 - Converse « La plus victorieuse des paires de tennis » Avec le couple mythique des no 1 mondiaux Chris Evert et Jimmy Connors. Mais ça, c’était avant qu’elle ne trouve une autre chaussure à son pied.

1974 - Dunlop « Dunlop a fait une collection de vêtements de tennis qui embellissent les efforts. » Le prof de tennis, playboy un peu collant : déjà dans les années 70, les femmes avaient l’air de trouver ça carrément gênant.

1954 - White Rain « Vos cheveux sont romantiques » Malgré l’élastique posé sur le cordage, ce couple a l’air de sentir de bonnes vibrations.

1983 - Clark « Clark, c’est frais quand ça chauffe ! » Quitte à brûler les étapes avec votre partenaire, autant avoir l’haleine fraîche.

1974 - Ray-Ban « Les bonnes lunettes de soleil aident tous les joueurs. Quel que soit leur jeu. » En matière de drague, cet homme sûr de lui a l’air plutôt adepte de l’attaque.

1973 - Office du Tourisme de Las Vegas « Aujourd’hui, le tennis n’est plus réservé aux millionnaires, et c’est juste l’une des nombreuses activités que vous pourrez apprécier à Las Vegas » On ne sait pas ce qu’ils vont faire à Vegas et s’il a déjà conclu, mais le gars a clairement un ticket.

1980s - Dunlop « Un grand pas vers le bonheur » Bizarrement, alors que Madame se penche vers lui, Monsieur préfère embrasser sa raquette.

1984 - Converse « Double problème » (pour les adversaires) Cette année-là, Jimbo joue le métal et Chris envoie du bois.

1962 - Henri Ours Collection « Pré Catelan » du nom d’un lieu emblématique du chic parisien. La femme qui a à peine plus de fifteen a l’air totalement love.

1962 - Adler On est quand même plus près d’une partie de jambes en l’air que de tennis.

2000s - Aramis Un autre couple de no 1 mondiaux, Steffi Graf et André Agassi. Comme un parfum de revanche sur la vie après des parcours sentimentaux sinueux ?

1973 - Converse « Pour les hommes qui veulent continuer à jouer, même après la fin du match. » Et qui aiment se laisser draguer par la femme de leur adversaire qui a la drôle d’habitude de trainer en bikini au club-house.

1974 - Dunlop « Il y a des vêtements Dunlop pour l’après-tennis. Parce que la compétition ne s’arrête jamais. » Notez l’air affligé de la fille à l’arrière-plan dont le partenaire a préféré aller draguer une autre.

1979 - Club Med Le Club libère la femme… des courses et du ménage. Des tâches qui lui étaient tout naturellement assignées à l’époque. Une approche qui apparait aujourd’hui totalement rétrograde, voire carrément machiste.

1976 - Tretorn « Balle volante » Avec un couple qui en profite pour s’envoyer en l’air.

1969 - Triumph Une publicité façon roman-photo dont le texte n’a rien à envier aux images :

« Je ne joue pas très bien au tennis »

« Le tennis pour moi, c’est juste pour m’amuser… »

« Je joue moins bien que Jacques, mais il adore gagner ! »

« Et puis après, on parle d’autre chose…Mon succès à moi, c’est après le match ! »

Bref, à cette époque, on ne demandait pas à la femme d’être performante ou intelligente mais d’être séduisante et de laisser gagner son mari !

 

Article publié dans COURTS n° 10, hiver 2021.