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« L’ Afrique aime le tennis »

EDGE joue l’entremetteur

« Il y a très peu de joueurs africains (sur le circuit principal), on a vu Malek Jaziri, Ons Jabeur (ou encore Selima Sfar ; tous trois Tunisiens) ces dernières années, Younès El Aynaoui, Hicham Arazi, Karim Alami (Marocains) un peu avant, mais c’est à peu près tout ; et quel joueur d’Afrique noire ayant eu des résultats notables pouvez-vous me citer ? »

Se prenant pour un novateur, le rédacteur de ces lignes va faire de ce papier un article-jeu. En vous laissant farfouiller dans les tiroirs de cette armoire à souvenirs qu’est la mémoire, pour n’apporter la réponse qu’à la fin. Sans avoir à retourner le magazine, rassurez-vous, pour ne pas transformer Courts en Journal de Mickey. Quant à la question, elle est posée par un mordu absolu de tennis, co-fondateur de EDGE. Une agence de tennis internationale, visant à aider de jeunes talents à déployer leurs ailes pour voler jusqu’au plus haut niveau, bien connue des lecteurs de COURTS pour avoir déjà été sujet de plusieurs articles permettant d’accéder aux coulisses des circuits ITF, WTA et ATP. Mais au cas où, pour les profanes et en la faisant aussi courte que l’énumération du palmarès des joueurs français masculins à Roland-Garros dans l’ère Open, EDGE est une Player Development Agency qui fonctionne selon un modèle unique, en devenant partenaire à long terme de ses joueurs.

La philosophie de l’agence consiste à soutenir de jeunes joueurs, sans discriminations liées à la nationalité, et moins encore au genre : EDGE aide en majorité des talents féminins, cas unique dans l’industrie du tennis. « EDGE s’occupe de joueuses russes ou biélorusses, tout en étant le partenaire officiel de la Fédération ukrainienne de tennis et en aidant plusieurs familles de ce même pays, nous explique Rick Macci, coach de renommée planétaire à l’origine du projet. Et nous nous occupons également d’une jeune israélienne numéro 1 mondiale des U13 tout en représentant le joueur arabe le mieux classé à l’ATP. »

Le plus important restant l’expertise maison fournie à chacun de leurs protégés : « EDGE offre un accès aux meilleurs spécialistes mondiaux dans plusieurs domaines liés au tennis, nous détaillent les deux proches amis fondateurs de EDGE, Clément Ducasse et Daniel-Sacha Fradkoff. Ça va de la customisation de raquette aux analyses statistiques et vidéos, en passant par la biomécanique et la préparation mentale… Ainsi que, désormais, un court en gazon londonien implanté en Suisse. »

© François Wavre

Des wild cards pour les Africains à l’Orange Bowl

Faisant le constat que le continent africain – Afrique du Sud et famille Black au Zimbabwe avec Cara, Byron et Wayne, mises à part – n’a eu que très peu de champions de premier plan – euphémisme – malgré son potentiel, EDGE a décidé de s’impliquer. 

« Nous (EDGE) avons un accord avec le Junior Orange Bowl (l’un des tournois les plus importants au monde pour les jeunes). Nous sommes partenaires, et pouvons organiser, à travers le monde, des tournois qualificatifs dont les vainqueurs et finalistes obtiennent des wild cards pour l’Orange Bowl en fin d’année à Miami, dans les catégories U14 et U12, garçons et filles. Nous sommes donc en train d’organiser ces épreuves qualificatives en Europe – même si le besoin est moindre, parce que les meilleurs Européens sont déjà aidés par leurs fédérations, ou ont déjà le classement nécessaire –, au Moyen-Orient, et en Afrique. » 

 

En Afrique, un acteur majeur, la « CAT » 

La Confédération africaine de tennis (CAT) est dirigée depuis fin 2023 par le Béninois Jean-Claude Talon. Un homme ayant pour volonté de développer le tennis africain au niveau planétaire, comme en témoigne l’un de ses premiers objectifs : « Mettre plusieurs Africains dans le top 100 ITF (classement mondial junior). » Car, fin février 2024, l’Afrique ne comptait que sept représentants – majoritairement originaires du Maghreb – parmi les 200 meilleurs juniors. Quatre chez les garçons : les Marocains Karim et Réda Bennani, cousins, le Tunisien Alaa Trifi et l’Égyptien Nour Fathalla ; trois chez les filles : la Béninoise Gloriana Nahum, la Marocaine Malak El Allami et l’Égyptienne Jana Hossam Salah.

Le plan de la Confédération africaine de tennis, travaillé pour être le plus solide possible sous l’impulsion du programme « à la fois réaliste et ambitieux » de Jean-Claude Talon, est à voies multiples. Il concerne bien entendu les infrastructures et la création d’académies, mais aussi le tennis à l’école, l’organisation de la CAN Tennis et désormais également de l’Orange Bowl ou encore les projets de tournois ATP & WTA 250 (voire 500) sur le continent, sans oublier la formation massive d’entraîneurs et d’arbitres, le tout en s’assurant de l’implication de joueurs emblématiques comme modèles.

 

Accès à des sommités du monde du tennis

« Les gens aiment vraiment le tennis en Afrique. Il y a vraiment un potentiel. Pour aider à le développer, en plus des tournois qualificatifs pour l’Orange Bowl, il y a cette idée de partager les compétences. EDGE va communiquer auprès des fédérations de façon à ce que celles-ci, mais aussi les familles, puissent venir vers nous quand ils ont des jeunes doués afin que nous puissions les aider, leur faire rencontrer nos experts, ou, en cas de besoin, leur trouver une académie. »

« Mais sans leur dire qu’il faut obligatoirement partir d’Afrique, précise Guillaume Ducruet, agent chez EDGE. S’ils ont déjà un bon centre d’entraînement, ou un coach très compétent et qui, avec notre aide, même à distance, peut avoir de bons programmes pour aider au développement du joueur, tant mieux ! C’est surtout dans l’idée de pouvoir détecter les joueurs quand ils sont jeunes – c’est un travail collectif  en leur donnant la possibilité de jouer des tournois Tennis Europe (le circuit européen pour les jeunes), l’Orange Bowl, et d’avoir accès à des entraîneurs de haute qualité comme Rick Macci, ou Riccardo Piatti. » Trois éminences parmi ceux dont le coaching et la formation sont une religion.

Rick Macci, que certains ont pu découvrir dans le film King Richard (La Méthode Williams, en français), est connu, et reconnu, pour avoir aidé à faire grandir les sœurs Williams, Jennifer Capriati, Andy Roddick, ou plus récemment Sofia Kenin. Avec son académie basée à Boca Raton, en Floride, il fait partie des piliers d’EDGE. « Par exemple, poursuit Guillaume Ducruet, quand les jeunes iront à l’Orange Bowl, ils pourront s’entraîner avec Rick Macci au sein de ses installations. Il aide aussi nos joueurs, et nos coachs, par vidéo pour la partie technique ; la biomécanique, c’est une de ses grandes forces, il est incroyable ! Mais il y a aussi des opportunités avec Gilles Cervara (entraîneur de Daniil Medvedev) qui est à la fois consultant et ambassadeur pour EDGE. »

Riccardo Piatti a quant à lui mis ses talents au service, par exemple, d’Ivan Ljubičić tout au long de sa carrière, de Novak Djokovic entre 2005 et 2006, de Milos Raonic, Richard Gasquet ou encore de Jannik Sinner entre ses 13 et 20 ans. « Nous avons un partenariat avec son académie (Piatti Tennis Center), qui est à Bordighera en Italie, juste à côté de Monaco, nous indique Luca Bassi, partenaire chez EDGE et lui-même proche de Riccardo Piatti. Nous apportons certaines choses que l’académie ne fait pas, ils envoient certains joueurs et coachs chez nous (au campus en Suisse) ; et certains de nos joueurs vont chez eux pendant une semaine, voire à l’année. Nous avons donc la possibilité d’y envoyer un jeune talent qui n’a pas la chance d’avoir les bonnes structures dans son pays. Mais nous n’interdisons rien ! Si le joueur souhaite rejoindre une autre académie pour une raison intéressante, nous n’allons pas lui dire non. Nous n’imposons rien, le jeune reste maître de son projet, nous sommes là pour l’aider. »

© François Wavre

Aziz Dougaz, numéro 1 africain, pilier du « projet Afrique »

Si le bébé « projet Afrique » n’en est encore qu’à ses premiers pas début 2024, un joueur l’incarne déjà chez EDGE depuis juillet 2023 : Aziz Dougaz. Au moment de l’écriture de ces lignes, la semaine du 27 février 2024, le Tunisien de 26 ans est classé 218e mondial, soit numéro 1 africain et également sacré champion arabe fin 2023. En ayant grandi avec le rêve de prendre un chemin que personne dans son pays n’avait réellement tracé pendant son enfance. Avant 2017, aucun de ses compatriotes n’avait atteint le top 50 en simple ; Selima Sfar ayant toutefois grimpé jusqu’au 75e rang en 2001. Puis Malek Jaziri a fait tomber cette barre 15 ans plus tard, avant d’atteindre son apogée, 42e, en 2019 ; Ons Jabeur lui a emboîté le pas en faisant son trou parmi les 50 meilleures du globe en 2020, puis s’est imposée comme la plus grande de l’histoire de sa nation, au point de disputer trois finales de Grand Chelem et de devenir numéro 2 WTA en 2022.

« En étant jeune, c’est sûr, ça crée beaucoup de limites mentalement, vu que personne ne l’avait fait [percer au plus haut niveau], s’est souvenu Aziz Dougaz pour la chaîne YouTube Game, Set & Talk en janvier 2024. Les gens autour ne croient pas vraiment que c’est possible. Envisager d’être top 50 ou top 100, ce n’est pas un rêve commun quand je commence à jouer au tennis en Tunisie. Mais ensuite, Ons (Jabeur) et Malek (Jaziri) ont vraiment eu un impact énorme, je pense. La “Fédé” a plus de moyens désormais. Mais c’est clair qu’en grandissant, c’était compliqué. Tu regardes autour de toi, tu te rends compte que la plupart arrêtent le tennis à 15-16 ans pour se concentrer sur leurs études. Ce n’était vraiment pas dans la mentalité, ni des joueurs ni des parents, de se dire : “On peut tenter l’aventure, croire au rêve.” C’était plus : “Mais Aziz, qu’est-ce que tu fais, à essayer de devenir joueur de tennis professionnel ? Tu ferais mieux de te concentrer pour être médecin, avocat ou ingénieur. Il n’y a pas d’avenir dans le tennis, ne pense pas que ça va tourner différemment pour toi. »

Volonté de fer, en acier galvanisé, le gaucher ayant service et coup droit pour points forts a déjà accompli un premier objectif colossal, devenir joueur de tennis professionnel. Grâce, aussi, au soutien inconditionnel de ses parents. « Ma famille n’est pas du tout dans le tennis, donc ils sont aussi partis dans l’inconnu, nous a-t-il confié. Dernièrement, je leur ai dit : “Mais en fait, vous avez été un peu fous (sourire) ! J’avais 15 ans, vous ne connaissiez rien au tennis, et vous avez cru en moi, sans aucune objectivité. Ce n’était pas rationnel comme choix. C’est vraiment incroyable la chance que vous m’avez donnée ; d’avoir cru en moi alors qu’on n’avait aucune connaissance, pas de facilité autour de nous, pas de coach hyper-expérimenté, rien, et on a réussi à avancer petit à petit, malgré de nombreux obstacles.” »

Tel un explorateur lâché au milieu d’une forêt vierge, le natif de La Marsa a dû se frayer son propre chemin. Sans la machette qu’aurait pu être une Fédération fortunée pour débiter plus rapidement les embûches. En 2015, à 17 ans, il est parti seul – sans coach, personne pour l’aider, que tchi – au bout du monde afin de disputer l’Open d’Australie juniors. 45e mondial de la catégorie cette année-là, il s’est ensuite orienté vers le parcours universitaire aux États-Unis, faute de sponsor et de soutien financier pour pouvoir se lancer sur le circuit professionnel. Sa première expérience avec un entraîneur attitré sur la durée, il ne la connaît que depuis 2023. Avec Yannick Dumas, membre de l’équipe EDGE.

 

Avoir tous ces moyens à disposition, ça permet d’apprendre plus vite 

Aziz Dougaz

 

« Avant d’arriver chez EDGE, j’ai eu deux coachs, nous explique Aziz Dougaz. Un coach brésilien avec qui j’ai pu travailler pendant trois mois seulement. On a dû s’arrêter en mars 2020 en raison de la Covid, parce qu’il devait travailler sur un projet d’académie et ce n’était pas faisable de continuer. Et juste avant Yannick, j’ai fait six mois avec un coach portugais, qui a été forcé d’arrêter, contre sa volonté et la mienne, à cause de problèmes de santé. Donc, oui, avec Yannick, c’est la première collaboration complète et aussi longue, pour moi. Ça fait déjà un an (fin février 2024). » Un coach pour lequel il bénéficie de l’investissement fourni par EDGE. Tout comme les différents experts – préparateur physique, mental, nutritionniste, customisation de raquette, statisticiens, cordeur, ostéo – mis à disposition au campus suisse et sur le circuit.

« Les expertises et compétences offertes par EDGE, normalement, ce sont les membres du top 100 qui peuvent se le permettre, nous a précisé Yannick Dumas. À part ceux issus de fédérations avec plus de moyens comme la FFT, les jeunes, argentins ou slovènes par exemple, n’auront pas accès à tout ce que nous pourrons proposer à ceux que nous aiderons dans le cadre de notre projet Afrique. Les ressources statistiques, avec Fabrice Sbarro et Shane Liyanage (analystes des données et de la performance) pour analyser en détail le jeu du joueur mais aussi de ses adversaires, seuls les meilleurs peuvent se les payer. Fabrice a bossé des années avec Gilles Cervara, ou actuellement avec des Top 20 ATP & WTA ; Shane travaille lui avec Aryna Sabalenka et Ons Jabeur, notamment. »

La découverte d’un nouveau monde pour Aziz Dougaz, qui a dû beaucoup apprendre seul, bricoler ses propres outils pour se construire, en se mettant parfois des coups de marteau sur les doigts. « Je partais de très bas par rapport aux moyens, aux connaissances et à l’environnement tennistique qu’ont la plupart des joueurs, a-t-il révélé. La customisation des raquettes, j’ai commencé il y a un an, alors que, je m’en suis rendu compte, tout le monde fait ça depuis très jeune. Prépa physique, pareil. Avant, c’était vraiment très aléatoire ce que je faisais, beaucoup d’improvisation. C’était un travail intermittent, en fait. J’en faisais un mois, et après un peu tout seul pendant trois mois. Même chose avec le mental, je n’avais jamais vraiment travaillé avec un spécialiste de ce domaine auparavant. Si j’avais été entouré comme ça plus jeune, j’aurais sans doute évité beaucoup d’erreurs. Même si c’est aussi une force d’avoir traversé plein d’épreuves avec ma famille. Mais avoir ces moyens à disposition désormais, ça permet d’apprendre plus vite. »

© Charlotte James

Yannick Dumas, coach d’Aziz Dougaz, à l’origine du projet chez EDGE

En étant maintenant épaulé dans son aventure par Yannick Dumas. Un technicien rencontré pour la première fois il y a belle lurette. « Aziz est venu en France parce qu’il cherchait une structure pour une année, quand il avait 15 ans, se rappelle le Français. Avec sa famille, il était au moment du choix entre rester en Tunisie où c’est compliqué pour le tennis, ou aller dans une académie. J’étais responsable des filles dans celle où il est venu. Ensuite, on a toujours gardé contact. On s’est toujours dit qu’on travaillerait ensemble, mais ça ne s’était jamais fait. En janvier 2023, je rentre de l’Australie où j’étais avec un joueur canadien, et on met fin à notre collaboration. Aziz m’a appelé, m’a expliqué qu’il devait faire une tournée et venait d’arrêter avec son coach souffrant de problèmes de santé, et m’a demandé si je voulais l’accompagner. Je suis parti avec lui, et de semaine en semaine on a continué. Au moment où j’ai débuté avec Aziz, j’ai commencé à discuter aussi avec EDGE, que j’ai rejoint en mars, notamment pour le “projet Afrique”. »

 

Être un vrai champion, c’est aussi savoir redonner aux autres

Aziz Dougaz

 

Car, de par sa trajectoire, Yannick Dumas a acquis une bonne connaissance du tennis africain. Jeune entraîneur, il a passé beaucoup de temps sur ce continent pour les tournois ITF juniors. « À force, je me suis lié avec les personnes qui organisent les tournois, gèrent les structures etc., n’a-t-il pas oublié. J’ai un peu été pris d’amour pour l’Afrique, les gens. J’ai rencontré des gamins qui avaient beaucoup de qualités, un cœur gros comme on n’imagine même pas, avec une énorme envie d’apprendre, d’être champions, en étant prêts à tout donner, mais ils avaient très, très peu de moyens, voire aucun. J’ai un peu aidé quelques joueurs, j’ai travaillé avec un jeune Éthiopien pendant quelques mois, en l’emmenant dans les tournois, etc. Et là, avec EDGE, en ayant plus de possibilités humaines, financières, c’était l’occasion de se demander comment on pourrait aider ce continent qui a envie de se développer. Aziz était le beau parcours de l’Africain qui s’est fait tout seul. Il peut être le mentor, la locomotive des futures générations, c’est le numéro 1 africain et arabe chez les hommes actuellement. »

Un rôle allant au-delà de ce statut. « Aziz est plus qu’un mentor, parce qu’il m’aide aussi dans la réflexion stratégique, on échange sur le “projet Afrique”, il participe à sa construction, a ajouté Yannick Dumas. Il a beaucoup partagé son avis avec moi, sur le fonctionnement de l’Afrique, et tout ce qu’il y a vécu. Parce qu’il y a vécu beaucoup plus de choses que moi, et de l’intérieur. Avec son expérience, il a pu co-construire le projet. » Parce qu’Aziz Dougaz, qui n’a toujours aucun sponsor et ne peut compter que sur EDGE et la Fédération tunisienne, ne joue pas au tennis uniquement pour lui. S’il veut donner plus d’ampleur encore à sa carrière en ayant pour objectif d’atteindre le top 50, c’est aussi pour se créer davantage de ressources afin de pouvoir filer un coup de main aux autres.

« J’ai toujours pensé qu’être un vrai champion, ce n’est pas que sur le terrain. La première qualité d’un champion, ou d’une personne de façon générale, qui réussit dans la vie, c’est sa capacité à redonner pour aider les autres. J’ai toujours chéri ces valeurs, inculquées par mes parents. Aider des jeunes, transmettre, ça me tient vraiment à cœur. Si je peux, grâce à mon expérience et EDGE, permettre à certains d’éviter de faire les mêmes erreurs que moi, ce serait vraiment top. En avançant encore au classement, ça me permettrait d’aider et d’avoir un impact plus grand sur les jeunes. C’est vraiment un rêve. Je me le suis toujours promis. » Et il a déjà allié la parole aux actes, en présentant à Yannick Dumas un joueur prometteur de 14 printemps, gaucher et tunisien lui aussi. « On partage, avec sa famille et lui, l’expérience d’Aziz, nous a relaté Yannick Dumas. On répond à leurs interrogations sur la construction d’une carrière. Et ensuite, si on le décide tous ensemble, pourquoi pas lui offrir plus de moyens humains, une expertise de coaching de temps en temps, des voyages en Europe s’il le faut. »

En ayant pour but, avec EDGE, de « multiplier ces expériences-là aux côtés de joueurs africains ». Afin de pouvoir aider, entre autres, à trouver un héritier aux deux seules personnes noires africaines titrées sur le circuit principal en simple :  (ne ronchonnez pas, c’est très bien, Le Journal de Mickey). 

 

Article publié dans COURTS n° 16, printemps 2024.